Un nouveau doublé cantalien pour le Tour de France
Arrivée au Lioran au terme d'une journée déjà présentée comme potentiellement décisive et départ d'Aurillac : le Cantal accroche deux étapes dans la roue du Tour de France 2024.
Meissonnier et Christian Prudhomme.
Col de Néronne (pente à 9,1 % de moyenne mais des murs à 12 voire 13 %), Pas de Peyrol (8,1 %) avant la descente technique vers Mandailles-Saint-Julien et retour au petit plateau pour l'ascension cette fois du col de Perthus (7,9 %) et celle non moins exigeante du Font de Cère (5,8 %) pour un finish au Lioran avec une dernière petite rampe d'un kilomètre à 4 %.
Pas de col hors-catégorie mais 4 350 m de dénivelé positif et un relief que Thierry Gouvenou,
traceur du Tour, tenait absolument à voir figurer au programme, notamment depuis la découverte en 2020 du col de Néronne où le groupe de tête avait explosé et plusieurs favoris, dont Bardet, s'étaient fait distancer.
"Une étape taillée pour un coup de folie"
À peine dévoilé le tracé du 111e Tour de France mercredi midi par Christian Prudhomme, patron du Tour, que déjà, les chroniqueurs sportifs qualifiaient cette étape sur le plus grand volcan d'Europe comme l'une des trois plus difficiles du parcours 2024 de la Grande boucle et potentiellement comme un juge de paix de cette édition. "Le Cantal promet de faire mal", titrait ainsi RMC Sports. "Un enchaînement de tous les dangers (...) avec des pistes d'envol à 50, 40 et 20 km de l'arrivée", commente pour sa part le directeur du Tour, évoquant "une étape taillée pour un coup de folie", celui d'un puncheur. Une arrivée au sommet donc le mercredi 10 juillet et un doublé cantalien avec un départ le lendemain jeudi 11 juillet d'Aurillac (direction Villeneuve-sur-Lot en passant par Rocamadour).
Au Département, Bruno Faure savoure déjà la lecture de ces premières réactions : "C'est une réelle satisfaction, car c'est l'aboutissement d'un travail de longue haleine et le fruit des très bonnes relations avec ASO (Amaury sport organisation) qui est à notre écoute." Satisfaction sur le tracé retenu donc "qui va une nouvelle fois montrer qu'en Auvergne et dans le Cantal, on a des côtes qui peuvent rassasier autant le cycliste familial que les plus grands champions".
Éclairage médiatique, retombées touristiques
Satisfaction en termes d'éclairage médiatique apporté au département pendant deux jours avec cette fin d'étape dantesque et un départ le lendemain de la ville préfecture. "Ce sera deux jours de fête mais aussi de l'économie : on va héberger toute la caravane, tout le peloton, les journalistes... Ça va permettre de lancer de la meilleure des manières la saison touristique, habituellement encore très timide cette semaine-là." L'arrivée au Lioran ne doit rien au hasard, conjuguant les exigences des organisateurs d'un final encore plus ardu et celles, économiques, de la station, dont la dernière saison estivale a été ternie par un accident de tyrolienne.
"Ravi d'accueillir une nouvelle fois à Aurillac cet événement sportif international pour un formidable coup de projecteur sur notre territoire", a lui aussi réagi sur les réseaux sociaux Pierre Mathonier, maire d'Aurillac présent à la présentation de l'édition 2024 à Paris avec Bruno Faure, Daniel Meissonnier, maire de Laveissière, et Philippe Couderc, adjoint aux sports d'Aurillac.
Le Conseil départemental sera une nouvelle fois maître d'oeuvre en contractualisant avec ASO à la fois pour l'arrivée au Lioran et le départ d'Aurillac. "On est en train de finaliser un partenariat avec Laveissière (commune du Lioran) et Hautes Terres communauté d'une part, et Aurillac et la Caba de l'autre", indique Bruno Faure. Objectif : définir les contributions des uns et des autres pour financer les deux tickets : 90 000 EUR pour le départ, 120 000 EUR pour une arrivée. La Ville d'Aurillac assurera le volet logistique (barriérage...), tandis que la Caba devrait cofinancer le billet départ avec le Département. Même engagement collectif en discussion entre la collectivité départementale, Hautes Terres communauté et Laveissière pour le billet arrivée.
Un total de 210 000 EUR sans commune mesure avec les retombées médiatiques attendues, répète Bruno Faure. Chiffres à l'appui : l'édition 2023 a ainsi affiché des audiences record dans l'histoire du Tour de France : 44 % de parts de marché pendant trois semaines avec 42 millions de téléspectateurs français devant leur petit écran, 150 millions d'Européens... Des audiences encore confortées par le Tour de France femmes qui a suivi avec de très beaux scores également : 25 % de parts de marché en moyenne sur les huit jours de la course.