AOP cantal : maïs ou pas pendant le pâturage ?
Une enquête a été envoyée aux producteurs dans le cadre de la révision du cahier des charges. Réponses avant le 15 avril.
Une enquête a été envoyée aux producteurs dans le cadre de la révision du cahier des charges. Réponses avant le 15 avril.

La question de l’utilisation du maïs en période de pâturage pose problème à l’Inao. C’est pour cette raison que les représentants de la filière AOP cantal vont interroger les producteurs dans le cadre de la révision du cahier des charges. Plus de 300 mails ou courriers ont été envoyés la semaine dernière aux pratiquants du maïs ensilage pour l’alimentation de leurs animaux afin de mieux connaître leur utilisation et ils ont jusqu’au 15 avril pour y répondre. “Ça va très vite, promettent Jean-Charles Tardieu et Ludovic Francon, administrateurs au Comité interprofessionnel des fromages (Cif). Plus de réponses nous aurons, mieux ce sera.”
Trancher l’avenir du maïs
Cette enquête s’inscrit après l’ouverture de la révision du cahier des charges, un chantier entamé il y a deux ans, qui s’accompagne du changement de gamme et du passage en affiné. Une commission d’enquête de l’Inao s’est rendue sur le terrain cantalien l’été dernier, chargée de faire des recommandations au comité national. Durant trois jours, quatre professionnels ont rencontré le conseil d’administration du Cif, et des représentants d’entreprises, de coopératives, d’exploitations,... “La commission nous a fait part de ses recommandations et, par groupes de travail, nous avons réfléchi dessus”, expliquent les administrateurs, qui ont adressé un courrier informatif à tous les producteurs de lait de l’AOP. Une réponse a été trouvée sur “la majorité des points” soulevés par la commission d’enquête. Reste une problématique : l’utilisation du maïs au moment du pâturage.
“Ce point reste bloquant et nécessite la réalisation d’une enquête auprès des producteurs. Elle va nous permettre de pousser notre réflexion”, poursuivent les Cantaliens, qui espèrent un retour massif de ce questionnaire. Tout sera ensuite une question de calendrier, “car pour avancer sur le cahier des charges, il faut que tous les sujets soient validés. On ne prendra pas de décision juste après les résultats, on ne peut pas arrêter le maïs du jour au lendemain, il faut en mesurer tous les impacts, financiers notamment, sur la production, voir s’il y a des adaptations possibles, s’il faut continuer en AOP ou pas... On ne partira pas à l’abordage”. Les impacts sont “importants” pour des producteurs qui pourraient être amenés à repenser leur fonctionnement. Jean-Charles Tardieu et Ludovic Francon le savent : “Il faudra trouver un consensus. Ça peut prendre des années pour que ça aboutisse mais ça ne se fera pas sans discussion. Ce qui est sûr, c’est que l’on veut un cahier des charges dans lequel les vaches pâturent le maximum possible.”