Un collectif prêt pour la douzième fête des Boeufs de Pâques à Lafeuillade
Le 26 mars, rendez-vous à Lafeuillade-en-Vézie pour les Boeufs de Pâques, fête populaire qui doit son succès à une vente d'animaux gras, tradition que les éleveurs locaux ont fait revivre.

L a tradition a bon goût. À Pâques, c'est celle des boeufs gras : les bouchers (traditionnels ou GMS) et restaurateurs (locaux mais aussi Paris, Bordeaux, Lyon, Corse...) sont nombreux à rechercher l'animal qui fera la joie des gourmets dans les assiettes pascales. En pays de Montsalvy, on s'y prépare autour d'une fête dont le point d'orgue est la vente aux enchères d'animaux finis.
Pour cette douzième édition - qui se tiendra cette année le dimanche 26 mars - pas moins de 42 bovins de moins de dix ans seront exposés, classés, vendus à Lafeuillade-en-Vézie le 26 mars : 25 salers, 6 aubracs, 4 limousines et 7 génisses croisées. Ils sont issus de plus de 25 élevages, dont deux nouveaux (Gaec Lacombe de Junhac et Julien Arnaud de Cassaniouze). "Que des animaux d'une qualité exceptionnelle", promet le responsable de l'évènement, Lionel Monier. "D'année en année, ils sont mieux préparés, car les éleveurs ont parfaitement intégré le niveau d'exigence."
Valoriser l'engraissement
Mieux sélectionnés, mieux finis, mais moins nombreux en ferme. La décapitalisation est passée par là tandis que quelques retraités ne sont pas remplacés. "Au moins un tiers en moins d'animaux engraissés", témoigne Lionel Monier, qui faisait partie de la commission de sélection qui, en janvier dernier, a fait le tour des élevages (de l'ancien canton de Montsalvy et de ses communes limitrophes). Le Gaec Vigne père et fils fait partie de ces élevages allaitants qui ont spécialement préparé des animaux. Alain et Mathieu, habitués de l'engraissement (notamment sous label rouge salers), amèneront trois vaches de sept ans. "Il faut du temps pour garantir une carcasse lourde et du rendement", confient les éleveurs, qui ont gardé ces animaux à l'intérieur depuis août, nourris au foin, aux céréales et quelques compléments azotés.
Côté acheteurs, on se réjouit de ces efforts : "Dans une relation de confiance avec les éleveurs, on choisit nos animaux sur pieds dans un rayon de 40 km autour du magasin, car on travaille nous-mêmes la carcasse. Chaque année, on vient à Lafeuillade les encourager encore davantage", confient les responsables du centre Leclerc d'Aurillac, Philippe Bruel et Nicolas Amat(1). À la vente annuelle des boeufs gras, les prix sont soutenus : les animaux se sont échangés ces dernières années autour de 10 EUR/kg, avec un record à plus de 12 EUR sur une génisse croisée. Lionel Monier prédit que "cette année sera encore un grand cru".
(1) L'an dernier, ils ont acheté quatre animaux, dont le grand prix de jugement.