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Transformer pour aller jusqu’au bout du métier

Après 13 années de salariat dans la boucherie, Mickaël Forestier s’est installé sur l’exploitation familiale à Saint-Haon. Associé à sa mère sur La Ferme du Velay, ils élèvent des limousines, des veaux gras et quelques porcs.

Mickaël Forestier avec son troupeau de Lismousines.
Mickaël Forestier avec son troupeau de Lismousines.
© HLP

Dans le petit village de Mazemblard à Saint-Haon, Mickaël Forestier, 33 ans, s’est installé en mars 2018 sur la ferme familiale. Le jeune homme a dû attendre quelques années avant de s’installer car la ferme dirigée par ses parents, Michel et Evelyne, ne permettait pas de tirer un revenu pour 3 exploitants.

Meilleur apprenti de France
À la sortie du collège, Mickaël choisit de se former dans le domaine de la boucherie pour travailler rapidement et être autonome. En 2002, il intègre le CFA de Bains et en ressort 2 ans plus tard avec son CAP en poche et un titre de MAF (Meilleur apprenti de France). «J’ai opté pour la boucherie car j’aime travailler la viande et cela me permettait d’aller jusqu’au bout du métier d’éleveur. Je savais que cette spécialisation me servirait une fois installé» explique-t-il.
Car même si Mickaël Forestier est parti dans une autre direction et a occupé le poste de boucher pendant 13 ans dans deux salaisons, il a tout de même gardé en tête son objectif : s’installer sur la ferme familiale. «J’aurais pu poursuivre dans la boucherie car j’aimais le métier et le contact avec la clientèle. Mais lorsque mon père est arrivé à l’âge de la retraite, j’ai compris que c’était pour moi l’occasion de rejoindre la ferme».
Mickaël a alors passé son BPREA au CFPPA de Langogne et a enclenché son parcours à l’installation pour s’installer en Gaec avec sa mère en mars 2018.
Avant son installation, la ferme familiale avait une SAU de 78 ha, un petit troupeau laitier de 24 montbéliardes, quelques veaux gras et un troupeau allaitant d’une trentaine de limousines. Avec l’installation de Mickaël, la ferme a évolué : la SAU est passée à 95 ha suite à l’achat et à la location de terres, les livraisons de lait ont été stoppées, le troupeau allaitant a doublé pour atteindre 55 mères, l’atelier veaux gras a été développé et quelques cochons ont récemment intégré la ferme. Mickaël a utilisé ses compétences de boucher en achetant un atelier de découpe à 10 km de la ferme à Alleyras. 
«Nous avons arrêté le lait, car nous avions des bâtiments anciens, pas fonctionnels, notre troupeau n’était pas sélectionné et cette production ne me plaisait pas vraiment. Nous avons conservé une quinzaine de montbéliardes pour nourrir les veaux gras» expliquent Mickaël et Evelyne.
Pour l’atelier veaux gras, la Ferme du Velay compte travailler avec la coopérative des veaux des Monts du Velay-Forez, une filière qui assure un débouché à une partie de ses veaux.

Tous les ateliers indispensables
Quant à l’atelier allaitant, Mickaël procède au renouvellement de son troupeau à l’aide d’un taureau, il engraisse des génisses et des mâles qui seront découpés dans son atelier et vend quelques broutards aux négociants.
Sur ce Gaec, tous les ateliers sont indispensables même la Lentille Verte du Puy, culture  AOP à laquelle il consacre chaque année 4 ha. «Nous adhérons à la Cuma de la lentille verte à St Jean Lachalm où les producteurs assurent eux-mêmes le tri de leurs lentilles. Nos lentilles sont conditionnées en sacs et commercialisées en vente directe» indique-t-il en signalant par ailleurs sa difficulté à produire davantage de lentille en raison d’un manque de surface (nécessaire pour les rotations de cultures).
Les deux associés ont opté pour la transformation et la vente directe afin de valoriser au mieux une grande partie de leurs produits tout en veillant à adapter le travail à la main d’oeuvre sur la ferme.
Mickaël est heureux d’être agriculteur, «un métier très diversifié et qui nous permet de nous libérer du temps pour la famille ou autre. Je ne regrette pas la vie de salarié, même si sur l’exploitation cela n’est pas facile tous les jours. Je n’ai plus de patron, mais à la ferme c’est le travail qui nous commande !».
Les deux associés se sont répartis les tâches à accomplir : Mickaël s’occupe des vaches allaitantes et Evelyne des veaux et des montbéliardes. Ils sont toujours deux pour la découpe et l’emballage de la viande.  «On n’a pas toujours les mêmes idées. Parfois c’est un peu le conflit de génération entre nous et en plus on n’a pas le même rythme de travail. Mickaël voudrait aller plus vite... Alors on s’adapte ; j’essaye d’aller plus vite et lui essaye de ralentir un peu...» lance Evelyne avec le sourire.
Confiant en l’avenir, Mickaël sait qu’il pourra encore compter sur sa mère pendant au moins 7 années jusqu’à ce qu’elle prenne sa retraite. Et pour la suite, pas d’inquiétude non plus : «j’ai 2 filles dont l’une montre déjà de l’intérêt pour la ferme et des neveux...».

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