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Sur les traces du loup dans le Puy-de-Dôme

Une trentaine de personnes ont appris à repérer la présence du loup dans le Puy-de-Dôme lors d'une formation qui permet de mieux surveiller ces animaux, qui sont estimés à environ un millier d'individus sur le territoire national.

Plus d'une trentaine de personnes ont appris à repérer la présence du loup, notamment dans le Puy-de-Dôme.
© J. F. Guittard

Comment vérifier la présence du loup dans le Puy-de-Dôme ?

Les 23 et 24 octobre derniers, à Marmilhat, l'Office français de la biodiversité (OFB) a organisé une formation pour le réseau loup / lynx. 35 personnes ont été formées, parmi lesquelles on comptait des agriculteurs, mais aussi des agents de l'OFB et des lieutenants de louveterie.

Du recueillement des preuves de passage du loup au passage du prédateur sur les terres auvergnates, il est l'heure de faire un bilan sur le loup au niveau régional, national et européen.

À lire aussi : Agriculteurs, forestiers, chasseurs : même combat contre le loup

 

Présence du loup dans le Puy-de-Dôme 

La formation a été dispensée par deux animateurs de la direction régionale de l'unité Grands prédateurs terrestres, dont Florie Bazireau et Gérald Goujon.

« L'objectif était de comprendre le fonctionnement du réseau loups/lynx, d'acquérir des connaissances appliquées au suivi de leur population et d'être en mesure de récolter des indices de présence », indique un agriculteur* de Pontaumur qui a suivi la formation.

L'animatrice Florie Bazireau complète :

Cette formation permet de devenir correspondant pour le réseau loup/lynx. Leur rôle est de collecter des indices de présence.

Le loup colonise de nombreux départements, dont le Puy-de-Dôme, engendrant une augmentation de la prédation sur les troupeaux. « Avant, les meutes de loups se trouvaient à l'est de la France, mais il y a de plus en plus de loups isolés, qui peuvent faire de grands déplacements, qui se retrouvent sur diverses zones, jusqu'en Bretagne. Nous avons d'ailleurs eu quelques passages dans le Puy-de-Dôme », continue l'agriculteur.

À lire aussi : Une attaque de loup au Pompidou laisse une dizaine de brebis tuées ou blessées

 

Identifier formellement le loup

Arrivé d'Italie, le loup est de retour dans l'Hexagone depuis les années 1990, après avoir disparu au début du XXe siècle. On compte environ 1 000 loups sur le territoire national, et environ 20 000 individus en Europe.

En 2023, la région Auvergne Rhône-Alpes s'est placée en 2e position des régions les plus touchées par les attaques, avec 3 322 bêtes tuées (pour 10 025 en France), juste derrière la Provence-Alpes-Côte-d'Azur.

Mais il peut être difficile d'y voir clair entre les attaques de loups, de renards et de chiens. Parmi les différences notables entre le loup et le chien, il y a le mode opératoire de la mise à mort de l'animal : « Un loup attrape la brebis à la gorge, on retrouve donc des trous à ce niveau-là. Ensuite, il dépouille les organes nobles (cœur, poumons, viscères etc.) et il met de côté la panse. Enfin, il retourne la laine comme on retournerait une chaussette », détaille le Pontaumurois.

À lire aussi : Des ovins retrouvés dévorés à Grèzes

 

La fin de l'indemnisation pour les agriculteurs ?

Afin de réduire la pression sur les troupeaux, 19 % de la population totale de loups peuvent être prélevés chaque année dans notre pays.

C'est une espèce strictement protégée. Les agriculteurs sont actuellement indemnisés des dommages dus aux loups. Mais si leur statut change, et passe en "espèce protégée", les agriculteurs pourraient ne plus être indemnisés.

C'est ce que nous détaille l'agriculteur de Pontaumur, alors même que le sujet est sur la table européenne depuis quelques mois (voir encadré ci-dessous).

Interrogée à ce sujet, Florie Bazireau explique : « C'est une hypothèse, oui, mais ce sera au Gouvernement de gérer cette partie, si le statut de protection de l'espèce évolue ».* L’agriculteur a souhaité rester anonyme.

 

Protection du loup : où en est-on ?

Bien que les pays européens souhaitent faire baisser le niveau de protection du loup, selon Florie Bazireau, il reste plusieurs étapes avant qu'ils ne parviennent à leurs fins : « Au niveau européen, le loup est classé dans deux textes : la convention de Berne et la directive "Habitats". Il y a effectivement une volonté des pays de l'UE de modifier ce statut, mais il faudra déjà réussir à modifier ces deux textes. Pour la convention de Berne, une réunion est prévue le 2 décembre. Il faudra une majorité de votes pour que le loup soit déclassé. Ensuite, il faudra attendre 1 à 2 ans environ avant de voter dans le cadre de la directive Habitats. Cette fois, les pays signataires de la directive devront voter à l'unanimité pour que le statut soit modifié. Si le changement se fait sur les deux textes, la loi française pourra suivre et le loup deviendra alors chassable dans notre pays. Il pourra être abattu pendant certaines périodes, et non pas toute l'année sur dérogations comme c'est le cas actuellement. Dans l'ensemble, c'est un dossier complexe et très sensible. »

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