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Romane, 9 ans, et Vainqueur, 9 mois, un duo inséparable

 À 9 ans, Romane marche déjà dans les pas de son père, Cédric Debladis, éleveur salers bio à Lascelles (Cantal). Tous deux seront en concours au National salers.

Jeune fille tenant un veau salers
Romane Debladis et Vainqueur.
© Patricia Olivieri

Romane, 9 ans, a déjà son mot d’excuse dans son cahier d’écolière. Le vendredi 4 octobre, elle sera absente, retenue pour une grande occasion : le premier concours de jeunes meneurs de la race salers sur le prestigieux ring du Zénith à la Grande Halle de Cournon. La jeune fille ne sera pas seule face aux juges de la catégorie des 
7-9 ans : elle sera accompagnée de son veau fétiche, Vainqueur, 9 mois, qu’elle a vu naître et auquel elle rend visite chaque jour. Ces deux-là sont inséparables. Quand il a été sevré et séparé de sa mère, “dès qu’il a entendu la voix de Romane, c’est vers elle qu’il est allé”, se rappelle Cédric Debladis, le père de Romane, éleveur de salers à Compens de Lascelles sous la Croix de Cheules. Lui aura précédé sa fille sur le ring avec Union, un bourret de 18 mois, acheté à Jean Toyre de Roannes-Saint-Mary. “C’est un veau porteur de viande, développant, il faudrait qu’il ait davantage une tête de taureau et des canons un peu plus gros”, détaille l’éleveur qui aurait dû aussi concourir au National avec une vache mais celle-ci s’est blessée depuis. C’est d’ailleurs un motif de stress pour père et fille : que Vainqueur ou Union ait un pépin d’ici le Sommet de l’élevage. Alors les deux mâles sont bichonnés et l’objet de bien des attentions mais aussi d’exercices plus intensifs. 

 Père et fille : à chacun son concours

Ce mercredi après-midi, c’est Vainqueur qui s’y colle, sans trop d’enthousiasme. “Depuis qu’il est petit, c’est le plus docile, je le brosse, le dresse, le promène, il me reconnaît mais aujourd’hui il n’a pas trop envie de marcher et le licol s’est cassé”, explique Romane, qui, dès que son emploi du temps le permet, file à la stabulation. “Je distribue, je brosse...” “Elle passe sa vie avec les veaux qu’on fait téter matin et soir”, l’interrompt Cédric Debladis, le regard bienveillant. Une passion qu’elle partage avec une autre, celle des chevaux, dont trois sont présents sur la ferme. Plus tard, Romane désire mettre ses pas dans les bottes de son père. Agricultrice, une évidence. 
En attendant, elle doit encore gagner en confiance pour s’imposer face aux plus de 300 kilos de Vainqueur. L’habituer au bruit, à la lumière... À Cournon, elle devra se présenter, présenter son protégé, le faire défiler. “J’ai commencé à lui parler du concours sans être sûr qu’elle puisse le faire avec un mâle, finalement c’était possible, elle a dit oui et a été retenue”, relate Cédric Debladis qui a d’ores et déjà légué Vainqueur à sa fille. “Elle en fera ce qu’elle veut, si elle trouve un acheteur à Cournon, elle peut le vendre.” Une option(1) que décline Romane dont la tenue est déjà prête : chemise blanche à l’effigie de la race acajou, jean et chaussures de rando. Vainqueur sera lui tondu, brossé, son poil mis en valeur par un peu de brillantine, mais auparavant il devra montrer patte blanche : double désinsectisation et prise de sang. Ce début d’octobre s’annonce chargé pour la famille et l’élevage Debladis : à peine remis de leurs émotions clermontoises, le lendemain-même ils s’aligneront sur le comice Jordanne-Cère à Saint-Cirgues-de-Jordanne, un nouveau rendez-vous que Romane et Vainqueur ne manqueront pas.

(1) Avec de vieilles origines Moulier et Delrieu, Cédric Debladis est bien tenté de tester Vainqueur pour la monte.     

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