Quand le poids de l’installation s’allège
Mathieu Lamenie s’est vite débarrassé du matériel obsolète de la ferme qu’il a reprise pour bénéficier des outils modernes et performants des Cuma.
Démarrer de zéro. C’est le lot de celles et ceux qui s’installent hors-cadre familial. Foncier, bâtiments, cheptel… la facture grimpe vite. Il est cependant quelques lignes sur lesquelles il est possible de réaliser des économies. Notamment le matériel, grâce à l’adhésion à une ou plusieurs Cuma. C’est le choix de Mathieu Lamenie, à Labro de Saint-Étienne-Cantalès, dans le Cantal.
« Le départ, il y a un an, c’est 150 000 euros* », résume le trentenaire qui a attendu d’avoir l’expérience nécessaire pour ne pas se lancer dans une installation hasardeuse. Une somme dans la fourchette basse de celles consenties pour s’installer en bovins, car la quasi-totalité des terres et bâtiments sont loués : 42 hectares à l’installation, 42 autres dans une autre commune et 2 ha en propriété. Il a acheté un cheptel de 60 mères salers. Quant au matériel, il a revendu la plupart de ce qu’il a trouvé sur place, pas forcément en état ou adapté à la conduite de l’exploitation telle qu’il la voulait.
Alléger le porte-monnaie, gagner en convivialité
« Dès le début, je suis entré dans deux Cuma », révèle Mathieu Lamenie. Deux coopératives d’utilisation de matériel agricole basées dans des communes voisines, à Saint-Paul-des-Landes (25 adhérents) et Lacapelle-Viescamp (une dizaine). S’y ajoute un peu de matériel neuf, acquis en copropriété, comme l’épandeur, par exemple. « La Cuma des Landes, c’est surtout pour le travail du sol. Il m’en coûte environ 3 500 € par an. La Cuma du Barrage, pour tout le petit matériel que je n’ai pas, comme la remorque benne, le pressage en carrés, etc., moyennant 1 500 € », détaille l’exploitant qui a aussi quelques frais liés au carburant pour aller chercher les outils.
S’il avait dû tout acquérir, les charges liées aux emprunts auraient été si élevées, qu’il n’est pas sûr que son projet fut rentable. En outre, le jeune agriculteur voit d’autres avantages au travail en Cuma : « Du matériel neuf et bien entretenu », souligne-t-il parmi les premiers atouts. Mais il s’empresse d’en ajouter un autre : « Sortir de sa ferme, voir du monde, partager des repas dans la convivialité, c’est ce que j’aime aussi ! Quand on n’a pas pu, durant les périodes de confinement, franchement, ça a fait bizarre », témoigne le jeune éleveur parfaitement intégré au sein de véritables « bandes de copains ».