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« Porc Fermier d’Auvergne », quand un label renouvelle une filière

Né, sevré, engraissé en plein air et abattu en Auvergne, le « Porc Fermier d’Auvergne » a tout pour plaire aux consommateurs mais aussi aux producteurs.

Ludovic Pitavy et Fabrice Colin suivent de près la croissance de leurs porcs engraissés en plein air, été comme hiver.
Ludovic Pitavy et Fabrice Colin suivent de près la croissance de leurs porcs engraissés en plein air, été comme hiver.
© M. Comte

Àplus de 1 000 mètres d’altitude, près de Sauvessanges, un plateau, balayé par les vents, offre un curieux paysage. Ici, au cœur de la campagne du Livradois, les uniques habitants semblent être les agriculteurs. Ludovic Pitavy est l’un d’entre eux. Fils d’éleveur laitier, il a repris l’exploitation familiale du lieu-dit la Viveille en 2010. Le troupeau laitier, alors composé de 18 montbéliardes, ne suffisait pas à viabiliser son installation. « Je pensais arrêter le lait et faire des veaux du Mont du Velay. Ce projet ne tenait pas la route. Mes parents élevés quelques porcs dans un vieux bâtiment. Le technicien de Cirhyo qui nous a accompagnés, m’a alors proposé de m’orienter dans l’élevage de porcs plein air. »

 

Des bâtiments fonctionnels

La filière Label Rouge « Porcs Fermiers d’Auvergne » s’est considérablement développée ces dernières années. Les conditions de travail ont notamment évolué dans le sens du confort et de la praticité. Désormais, fini les cabanes en bois au milieu d’un pré ; des bâtiments fonctionnels ont pris le relais sauvant la production. « Ce n’était plus possible pour les producteurs de travailler avec des cabanes. Basses de plafond, ils étaient obligés de se baisser, tout en portant des seaux pour distribuer la nourriture. Il n’y avait ni lumière, ni électricité à l’intérieur et elles se dégradaient rapidement. Ces conditions ne donnaient envie ni aux jeunes de se lancer, ni aux anciens de continuer. Les bâtiments ont réellement sauvé la production et permis de produire du porc plein air en altitude» explique Fabrice Colin, technicien à la coopérative Cirhyo.

Un jeune s’installe

En 2011, Ludovic Pitavy s’engage dans la production. Il construit alors un bâtiment en bois, intégralement équipé de caillebotis, pouvant accueillir jusqu’à 400 porcs. À l’extérieur, plus de 80 m² de parcours est prévu par animal, comme l’exige le cahier des charges. Cette surface a été multipliée par deux pour permettre le repos et le renouvellement du terrain entre deux lots d’animaux. L’ensemble de la parcelle est grillagé à hauteur d’un mètre et chaque « micro parcelle » est équipée d’une clôture électrique ne dépasse pas les 60 cm.

Coût total de l’investissement environ 160 000€ pour une production annuelle de 1 300 porcs Label Rouge.

En flux tendu

« J’ai gardé mes vaches laitières pour continuer d’entretenir mes terrains. Entre les porcs et les vaches, je suis bien occupé ! Il suffit d’être organisé. Quant au revenu, il est bon. Les porcs Label Rouge me permettent de vivre. » Ludovic Pitavy a conservé l’ancien bâtiment d’engraissement des porcs de ses parents. Après quelques travaux, il en a fait un poste sevrage où il prépare à l’engraissement les porcelets. Ceux-ci proviennent d’un élevage du Cantal et arrivent à Sauvessanges à l’âge de 4 semaines. À leur 15ème semaine de vie, ils rejoignent le second bâtiment et les parcours extérieurs. Ils seront abattus à 26 semaines de vie minimum, soit environ 110 Kg. Nés, élevés, engraissés en plein air et abattus, le tout en Auvergne, la démarche a de quoi plaire aux consommateurs. La filière n’hésite pas à vanter ces conditions d’élevage et le produit final : une viande « plus mature ». D’après Fabrice Colin, la filière est d’ailleurs en flux tendu. « L’intégralité de la production est vendue dans les boucheries et charcuteries traditionnelles de la région mais aussi de Lyon, Paris… La demande est très forte et la production n’est pas suffisante. Oui, on peut dire que l’on recherche des producteurs. »

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