Lutter contre les adventices et les oiseaux en agriculture biologique
Grandes cultures Comme chaque année, la Chambre d’agriculture de l’Allier organise un rallye culture en agriculture biologique. Il y a une semaine, c’est à Cognat-Lyonne qu’il s’est tenu autour d’un thème.
Une demi-journée, sur le terrain, en partenariat avec Allier Bio, qui fait suite à la journée bio « conduire et valoriser les grandes cultures en Bio face à un marché en expansion » en octobre 2019.
C’est au lieu-dit Banelle, situé sur la commune de Cognat-Lyonne, qu’une dizaine de professionnels de l’agriculture s’était donné rendez-vous. L’objectif : mieux appréhender les dégâts liés aux oiseaux et lutter contre les adventices sur les cultures à travers le témoignage d’une agricultrice installée en agriculture biologique.
L’agriculture biologique par conviction
Comme 375 agriculteurs de l’Allier, Caroline Tixier est installée en agriculture biologique depuis 2000 sur une exploitation de 83 hectares avec une production majoritaire de céréales à paille mais également de féveroles de printemps, de trèfle violet et de tournesol. Un choix mûrement réfléchi pour elle : « Mon mari était installé en cultures conventionnelles depuis le tout début des années 80. J’avoue que c’est moi qui l’ai influencé pour se convertir à l’agriculture biologique, par conviction. A l’époque, il y avait les CTE favorisant l’achat de matériel avec la contrepartie de produire biologiquement pendant cinq ans. Mon époux est malheureusement décédé en 2011 et j’ai repris l’exploitation familiale sans, bien sûr, abandonner l’agriculture biologique ».
Caroline se charge particulièrement de l’atelier « décorticage d’épeautre ». Pour l’aider, elle est entourée de Jean-Pierre Jaffeux, en charge de la conduite technique des cultures et présent sur l’exploitation depuis plus de trente ans.
L’alternance des cultures face aux adventices
Le système de culture repose principalement sur les céréales à paille (blé, petit et grand épeautres). C’est grâce à l’alternance de cultures d’hiver et de cultures de printemps que les exploitants arrivent à gérer les adventices. Les oiseaux, principalement des pigeons, ont particulièrement été actifs cette saison sur les semis de tournesol.
Ce sont les chénopodes et les ambroisies qui sont, dans ce système de culture, les adventices qui font le plus concurrence aux cultures implantées comme l’explique Caroline : « Chaque année le problème se pose, notamment sur les féveroles. Nous envisageons des rotations différentes, notamment par des cultures associées, notamment entre protéagineux et céréales. Concernant les dégâts liés aux oiseaux, nous nous sommes équipés de cerfs-volants. Cependant, ils ne sont pas très efficaces car les animaux s’y habituent. Nous disposons désormais d’un canon ».
De la terre de diatomée face aux insectes
Autre problème sur l’exploitation, la présence d’insectes dans les silos en fin de campagne de stockage. Caroline et Jean-Pierre ont trouvé la solution en effectuant un vide sanitaire entre deux récoltes et en épandant de la terre de diatomée, autorisée en agriculture biologique et homologue sous le nom de Silicosec.
Sébastien Joly
L’Allier Agricole