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TOURISME
Les raisons d'une saison en dent de scie

Printemps et début d’été pluvieux et donc grincheux pour les professionnels cantaliens dont une partie a compensé par un mois d’août dopé par le pont festif du 15 août.

Une arrière-saison qui s’annonce prometteuse pour les propriétaires de gîtes.
© Gîtes de France

Météo pourrie, Jeux olympiques, ambiance post-électorale... autant d’éléments avancés par les acteurs du tourisme cantalien pour expliquer un mois de juillet globalement déserté par les touristes hormis pour des manifestations phare et notamment les deux étapes cantaliennes du Tour de France. Le rattrapage sur le mois d’août n’a pas été effectif pour tous et quelles que soient les trajectoires de fréquentation, le constat est partout partagé : des arbitrages forts en termes de pouvoir d’achat qui ont fait fondre la consommation. Tous espèrent maintenant une arrière-saison aux allures d’été indien. 

Gîtes de France : juin et septembre donnent des ailes 

La clientèle des Gîtes de France, label de meublés de tourisme leader dans le Cantal, a des exigences spécifiques : elle privilégie les maisons avec du terrain, bien équipées, et manifeste un intérêt croissant pour les courts séjours de deux à quatre nuits. Cependant, l’offre reste encore limitée, les propriétaires préférant souvent louer à la semaine complète. Malgré l’événement majeur du Tour de France, le taux de remplissage des Gîtes de France du Cantal n’a pas connu de hausse significative au début de l’été. Solange Escure, directrice des Gîtes de France du Cantal, précise que “le public qui suit le Tour privilégie l’hébergement à nuit, au fil des étapes”.  

Début juillet affichait un taux de remplissage de seulement 50 %. Toutefois, la tendance observée est la même que les années précédentes : les réservations augmentent progressivement pour afficher complet dès le 20 juillet, faisant une moyenne stable de 85 % sur l’ensemble des arrondissements du département. Le mois d’août reste, quant à lui, une valeur sûre pour les Gîtes de France, avec un taux de remplissage frôlant les  100 %. L’année 2024 présente également des signes encourageants au-delà des périodes estivales traditionnelles. Solange Escure souligne la performance des “ailes de saison”, avec une fréquentation notable dès les mois de mai et juin, et un taux de réservation prometteur pour septembre. “De quoi évoquer un premier bilan 2024 positif”, se réjouit-elle. 

Clévacances : saison réussie, malgré la pluie 

De son côté, le label Clévacances confirme une saison estivale 2024 globalement positive, malgré quelques obstacles liés à la météo. José Caumon, président du label, reste satisfait : “Certes, les pluies continues qui ont marqué les mois de mai, juin, et le début de juillet ont conduit à un taux d’annulation situé entre 6 et 10 %.” Toutefois, dès la mi-juillet, la situation a pris une tournure nettement plus favorable pour les 280 propriétaires adhérents à Clévacances. “Entre le 15 juillet et le 15 août, il était impossible de répondre à toutes les demandes”, souligne José Caumon. Durant les vacances scolaires, il n’était pas rare de louer à des grands-parents accompagnés de leurs petits-enfants.  En matière de comportements des hôtes, une tendance notable s’est dessinée : les vacanciers ont davantage cuisiné eux-mêmes, fréquentant moins les restaurants, probablement en raison de restrictions budgétaires.  

Après le 17 août, le rythme des réservations a connu une légère baisse, avec quelques “trous dans la raquette”, potentiellement liés à l’avancement d’une semaine du festival de théâtre de rue d’Aurillac. Cependant, comme chez Gîtes de France, l’arrière-saison s’annonce prometteuse. “Nous constatons un regain d’intérêt, comparable à celui de 2023, et avons même déjà enregistré les premières réservations pour 2025, de février à l’été”, se félicite le président de Clévacances. De plus, la réservation de dernière minute, souvent motivée par l’espoir de bénéficier de tarifs avantageux, reste une pratique courante. Un succès à même d’encourager de nouveaux porteurs de projets, futurs propriétaires de meublés touristiques.  


Hôtellerie-Restauration

Ni fromage, ni dessert

Thierry Perbet ne le cache pas, la semaine du 15 août, portée par le festival international de théâtre de rue, a été un cru exceptionnel, sur le bassin aurillacois mais au-delà sur l’ensemble du territoire cantalien que les touristes ont investi nombreux. “Maintenant, on espère que l’activité va se maintenir jusque fin août, côté hôtellerie ce sera le cas sur Aurillac qui accueille le salon Ruralitic, mais ailleurs on attend de voir...”, reste prudent le président de l’Umih 15, le syndicat départemental des hôteliers-restaurateurs, qui devrait disposer d’un nouveau bilan chiffré le 3 septembre à l’issue d’une enquête estivale mensuelle initiée cette année auprès de ses ressortissants. Enquête à laquelle ont répondu nombreux les professionnels CHR fin juillet avec un constat amer : une forte baisse d’activité pour plus de la moitié d’entre eux, particulièrement sensible chez les restaurateurs qui font les frais du pouvoir d’achat érodé des Français. “Les gens sacrifient le dessert, le vin, prennent les plats les moins chers”, confirme Thierry Perbet. 
P. O.  

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