Les artisans ne veulent pas se fondre avec les CCI
Les chambres de métiers préfèrent mutualiser leurs compétences à l’échelle régionale.
“Notre position est claire : l’Assemblée permanente des chambres des métiers refuse toute fusion entre nos organismes et les Chambres de commerce et d’industrie”. Si Christian Vabret évoque ce sujet à l’issue de l’assemblée générale de la Chambre des métiers du Cantal qu’il vient de présider, c’est qu’il s’agit là d’un point d’actualité crucial, qui modifiera profondément le paysage consulaire d’ici 2009 à 2011. Le secrétaire général de préfecture, Daniel Mérignargues, s’est d’ailleurs déplacé au Rouget pour présenter aux ressortissants quelques points de la Révision générale des politiques publiques (RGPP) les concernant. Il rappelle qu’il s’agit bien d’aller dans le sens d’une rationalisation, d’une simplification, tout réalisant des économies. Tout cela, dans la concertation.
Régionalisation
Christian Vabret confirme que son organisme consulaire est appelé à formuler des propositions d’ici un mois. Suivant le mot d’ordre national, pas de fusion avec la CCI. Mais il imagine tout à fait mutualiser les compétences des quatre chambres des métiers d’Auvergne. Il prend pour exemple une coopération qui se fait déjà dans le secteur de l’artisanat d’art, où un technicien spécialisé, basé en Haute-Loire, est à la disposition de tous les ressortissants d’Auvergne intéressés. Voilà donc le schéma qui sera proposé au gouvernement par les structures auvergnates : une forme de régionalisation, comme tant d’autres organismes publics ou privés l’ont déjà fait (MSA, par exemple). Une solution qui pourrait parfaitement convenir, laisse entendre M. Mérignargues. Car s’il convient qu’il n’y a pas de solutions toutes faites, il s’agit bien néanmoins de “trouver les bonnes procédures, avec les bonnes connaissances dans des structures adaptées”.
Une “Université des métiers”
Si de leur côté les CCI optent pour le même chemin, le parcours sera un peu plus difficile. Il n’y a en effet qu’une Chambre des métiers par département, mais les différentes CCI du Puy-de-Dôme doivent d’abord se regrouper en un établissement consulaire départemental unique, avant de penser à se régionaliser. Côté artisans, l’idée n’est finalement pas si neuve. Depuis longtemps, Christian Vabret plaide pour créer dans le domaine de la formation une “Université des métiers”. Le principe étant justement de mutualiser les moyens pour obtenir de meilleures performances, en spécialisant chaque département d’Auvergne dans un domaine précis et créer ainsi des pôles de compétences attractifs, capables de délivrer des diplômes au niveau élevé.