Le tir du cormoran bientôt autorisé en eaux libres ?
Le tir du cormoran devrait bientôt pouvoir se faire en eaux libres, alors que l'oiseau se fait de plus en plus remarquer dans nos eaux puydômoises. De nombreuses espèces pâtissent de sa présence. Un décret vient de paraître au niveau national pour augmenter le nombre de tirs et maintenir les populations de poissons.
Le tir du cormoran devrait bientôt pouvoir se faire en eaux libres, alors que l'oiseau se fait de plus en plus remarquer dans nos eaux puydômoises. De nombreuses espèces pâtissent de sa présence. Un décret vient de paraître au niveau national pour augmenter le nombre de tirs et maintenir les populations de poissons.

Le tir du cormoran sera bientôt autorisé en eaux libres.
Présent depuis plusieurs dizaines d’années dans le département, cette espèce d’oiseau fait des ravages dans les populations de poissons locales. À cause de cela, un décret a récemment été publié à ce sujet par l'État.
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Le tir du cormoran devrait aider les espèces patrimoniales
« L’État a fini par reconnaître l’impact du cormoran sur les espèces patrimoniales comme la truite fario, le brochet, ou encore l’ombre commun grâce à l’intervention des associations de pêche nationale et locales », détaille Luc Bortoli, responsable du développement à la fédération de pêche départementale.
L’ombre commun, par exemple, vit dans le courant et ne se cache pas ; il est donc vulnérable. « Des poissons migrateurs comme le saumon sont également touchés. Adultes, ils vivent en mer et remontent les cours d’eau pour se reproduire en rivière. Les alevins passent 1 à 2 ans en rivière avant de redescendre », explique le pêcheur. Ces derniers sont donc particulièrement vulnérables également à cette période.
Eaux closes et eaux libres
Fût un temps, le tir du cormoran était autorisé partout. « Il y avait un quota de 300 oiseaux en eaux closes et 300 en eaux libres. » Ce qu’on appelle eaux closes, ce sont par exemple les étangs ou bassins artificiels destinés à la pisciculture. Mais le tir en eaux libres a ensuite été interdit. « Il a été maintenu en eaux closes car il y a un aspect économique derrière », indique Luc Bortoli.
Avec le décret paru au niveau national, le tir en eaux libres devrait être réautoriser. « Pour le moment, nous n’avons que le texte. Il est trop tôt pour savoir exactement comment ça serait mis en œuvre dans le détail. Il y aura des quotas départementaux, c’est certain. Et nous aurons des autorisations sur justification de l’impact sur les autres espèces. »
Un compromis correct pour les différentes espèces
Le cormoran a progressé petit à petit sur tous les axes de fleuves, favorisés par les petits et plus grands lacs. « Il restait sur le côtes, puis nous avons remarqué qu’il remontait les fleuves en quête de nourriture. Petit à petit, sa population a augmenté », se rappelle le spécialiste. Alors que normalement l’oiseau repartait au printemps, de plus en plus d’individus restent sur place pour nicher.
Les membres de la fédération de pêche puydômoise sont clairs : ils ne souhaitent absolument pas l’éradication du cormoran. « Nous avons toujours eu une position de dialogue vis-à-vis des associations de protection des oiseaux. Nous souhaitons arriver à un compromis correct, tant pour les poissons que pour le cormoran. Mais nous devons agir au vu des impacts économiques et patrimoniaux qui sont en jeu. En tant que responsables, nous défendons la protection des milieux aquatiques et nous entendons toutes les voix. »