La pisciculture du Trémoulis : un outil important pour la fédération de pêche
Elle n’est pas facile à trouver, la pisciculture du Trémoulis, discrètement installée derrière une rangée d’arbres anciens, au bout d’un chemin goudronné sans indication. Elle est pourtant un rouage essentiel de la saison de pêche pour la fédération de Lozère.
Elle n’est pas facile à trouver, la pisciculture du Trémoulis, discrètement installée derrière une rangée d’arbres anciens, au bout d’un chemin goudronné sans indication. Elle est pourtant un rouage essentiel de la saison de pêche pour la fédération de Lozère.

Cette pisciculture particulière fait partie de la famille des piscicultures dites « de repeuplement ».
C’est l’ancêtre de l’OFB qui avait, à l’époque et toujours sur le même site, construite la pisciculture de Trémoulis. Il y a près de 40 ans, la fédération de pêche de Lozère a racheté l’installation, qui continue, aujourd’hui encore, avec une vraie expertise technique, de fournir alevins et salmonidés (truites fario et arc-en-ciel) aux professionnels (fédérations de pêche et AAPPMA) qui en font la demande. Une structure qui, en 2000, a subi un coup de jeune puisqu’elle a été agrandie et remise à neuf, pour répondre au mieux à la demande.
« Cette pisciculture a toujours eu une vocation de repeuplement » détaille Sébastien Bordens, l’un des deux responsables du site avec son collègue Olivier Bressis. Avec l’aide de leur apprenti Robin Durand, ils font tourner la machine toute l’année pour que, notamment les fédérations de pêche limitrophes (notamment celles du Gard, de l’Ardèche et de l’Aveyron) puissent être fournies en truites fario et arc-en-ciel de qualité pour leurs cours d’eau de catégorie 1, « là où il n’y a pas de gestion patrimoniale ».
Truite arc-en-ciel qui représente, selon les chiffres fournis par le CIPA et la FFA, des organismes nationaux, « 96 % de la production nationale. 63 % de la production de salmonidés sont destinés à la consommation et 37 % sont dédiés au repeuplement des rivières, à la pêche de loisir et au négoce ».
À la pisciculture de Trémoulis, œufs, alevins vésiculés, truitelles, truites « fario à l’âge de trois ans », et géniteurs à l’âge de quatre ans font partie du catalogue de vente. Une quarantaine de bassins permet de différencier la production. Chaque bassin est dédié à un stade de grossissement des poissons.
Grâce à une résurgence de l’Urugne proche des bâtiments, les bassins sont alimentés, gravitairement, par de l’eau de rivière « filtrée à son départ et avant d’être rejetée. Nous obéissons à des règles et des normes très strictes en matière de qualité de l’eau », détaille Sébastien Bordens.
Un travail prenant et très technique : « très peu de fédérations de pêche en France ont leur propre pisciculture ». En effet, pour atteindre des seuils de rentabilité intéressants, le volume de production doit être important. Le savoir-faire de la pisciculture est réputé. « La truite fario est très compliquée à élever, car c’est un poisson très sensible aux maladies ». Là où la truite arc-en-ciel demande moins de supervision, et grossit plus vite, la fario demande trois ans de soins pour arriver à maturité complète. « Le système fonctionne bien, et sur la reproduction et l’éclosion des œufs, on est à 90 % de réussite ».
« Notre objectif, c’est que les poissons qui sortent de la pisciculture soient jolis et de qualité pour les pêcheurs », conclut Sébastien Bordens. Un défi relevé haut la main depuis près de 40 ans par la fédération de pêche de Lozère.