Expérimentations : Anciennes ou modernes, conduites en bio, 15 variétés de blés expérimentées
Visite le 23 juin dernier de la plate-forme d’essais de blés en agriculture biologique, conduite par quatre partenaires, à Polignac.
Il faisait très beau jeudi dernier 23 juin, peut-être trop beau pour les agriculteurs retenus par leurs travaux de récolte des fourrages. Néanmoins, la visite de la plate-forme d’essais variétaux conduits en agriculture biologique à Polignac sur une parcelle de M. Vidal de l’EARL de la Ferme du Clouzet, a suscité de nombreuses questions par ceux qui ont pu répondre à l’invitation des quatre partenaires réunis sur ces expérimentations : la Chambre d’agriculture, Haute-Loire Biologique, Celnat et l’Association Céréales Montagne.Cette parcelle située à 750 m d’altitude est divisée en deux pôles : des blés de population et des blés modernes. Ces essais de culture de blés de population sont conduits en expérimentation pour la 2ème année. La finalité du projet est de «travailler sur la filière» comme l’indique Emmanuel Volle de la Chambre d’agriculture. «C’est de développer une production de céréales viable en agriculture biologique à partir de populations paysannes de céréales à des fins de consommation humaine et animale en Haute-Loire». Cette plate-forme locale va permettre d’identifier les blés les plus adaptés à nos pratiques, à nos altitudes, et ce en matière de rendement, de résistance aux maladies, au froid, de concurence avec les adventices…
Variétés anciennes…
Grégory Arbogast est agriculteur à Vieille-Brioude et fait partie du groupe «céréales de population» d’une vingtaine d’adhérents à Haute-Loire Biologique. Ce groupe se retrouve autour d’échanges d’expériences sur des variétés anciennes de céréales, en plein champ ou sur des parcelles d’expérimentation ; des échanges en matériels, en entraide et de points de vue. Grégory Arbogast présentait ce jeudi le pôle «blés de populations» aux visiteurs. Cet essai compte neuf variétés parmi «les plus jolies en culture, et les plus cultivées sur notre région». Ce sont en effet des variétés de diverses origines comme leur nom l’indique parfois (Rouge Alsace, Blé de Langogne, Rouge de Bordeaux, Fushweisen, Epweisen, Sarry Bugda…) ou non… mais toutes multipliées en Haute-Loire. Conduites pour la 2ème année, dans des conditions extrêmes de sécheresse en 2015 et de froid et humidité cette année, donc très différentes il est difficile aujourd’hui d’en ressortir quelques enseignements. Grégory Arbogast pense qu’il faut attendre 5 ans pour avoir quelques résultats probants. Il explique que cette plate-forme permet d’aller plus loin que les expérimentations menées par chacun sur leur exploitation. Le protocole mis en place va en effet permettre «la diffusion de résultats fiables et neutres» qui serviront à l’ensemble des agriculteurs en agriculture biologique mais pas seulement.
Et blés modernes
Sur cette même parcelle, 5 blés modernes (Athlon, Lukulus, Lennox, Renan et Skerzzo) sont aussi testés sur leur sensibilité aux maladies, leur précocité et leur résistance au froid. Avec l’oeil et les connaissances des techniciens, les visiteurs ont pu noter les performances de chacune des variétés et ses points faibles avec bien sûr la réserve qui s’impose après seulement 2 années d’expérimentation. et des conditions climatiques particulières. Il faut donc attendre la moisson pour un bilan 2016 et encore au moins trois autres années pour tirer les premiers enseignements significatifs. À suivre…
Suzanne Marion