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Et si on tentait la diversification ?

Comment mûrir son projet de diversification agricole ? Une journée était consacrée au sujet par la Chambre d'agriculture pour passer de l'envie à une réalité viable.

Aider à rendre les projets viables.
Aider à rendre les projets viables.
© B. P.

Si l'élevage bovin est prédominant dans le Cantal, bien d'autres productions gagnent du terrain dans le département. Il est même étonnant d'en découvrir la grande variété, signe d'une capacité des sols à ne pas laisser uniquement les vaches ruminer. On trouve ici ou là des porcs, des ovins, des caprins, des équins, des volailles mais, aussi, de la lentille, des légumes, du chanvre, des fruits, du vin, des céréales, de l'orge houblonnée, de la laine mohair, du miel, etc. Une véritable corne (salers) d'abondance ! Dans ce panel faut-il ne pas oublier l'agrotourisme tant avec l'hébergement que la restauration et des clients friands de produits locaux qui plébiscitent le lien direct avec les producteurs. Il s'agit d'un véritable potentiel encore à explorer et susceptible de permettre à des exploitations de compléter un revenu, d'accueillir un nouvel associé ou encore d'offrir des possibilités d'installation selon ses envies. L'agriculture reste le moyen de s'épanouir dans un métier "passion", d'être indépendant en étant son propre patron.

Enjeu pour le territoire
"La journée d'aujourd'hui doit faire la démonstration que la diversification offre la possibilité de valoriser certaines terres et d'installer des agriculteurs parfois sur de petites surfaces,  présentait Mathieu Izabel, élu de la Chambre d'agriculture, en introduction de la journée "Comment mûrir son projet de diversification". C'est un enjeu pour le territoire d'installer de nouveaux agriculteurs, de relocaliser les filières alimentaires et de montrer que cela est possible  avec des productions peu consommatrices de terres."

De nouveaux marchés
Cette journée était portée par les chambres d'agriculture du Cantal et de la Haute-Loire, en partenariat avec Saint-Flour et Hautes Terres communautés dans le cadre de leur Programme alimentaire de territoire (PAT). Car il existe également un autre enjeu, celui né de la loi Egalim et "l'obligation" de fournir autant que faire se peut des produits locaux et potentiellement de qualité dans  la restauration collective et d'ouvrir de nouveaux marchés. Autant dire que ce rendez-vous avait une certaine importance pour les organisateurs et les participants, étudiants, agriculteurs, en recherche de diversification ou candidat à l'installation.
En matinée, à la salle polyvalente de Neussargues en Pinatelle, était brossé un inventaire exhaustif de la diversification dans le Cantal avant de partir en visite à Ruynes-en-Margeride, chez Lucie Albaret, installée depuis l'an dernier en maraîchage avec vente directe et le projet de reprendre l'exploitation familiale bovins viande, et chez Laëtitia et Jérôme Berthon, Gaec de la chèvrerie d'là haut à Bonnac.
"L'objectif est de montrer l'intérêt des chambres d'agriculture à accompagner ce type de projets, et d'aider les candidats à passer de l'idée à une concrétisation viable", faisait part Pascale Bel, conseillère spécialisée en diversification et circuits courts à la chambre d'agriculture du Cantal. Pour elle, un projet d'installation c'est d'abord "la rencontre entre une personne et un territoire, beaucoup de passion pour allier plusieurs métiers en un, travail et vie personnelle". Il faut prendre le temps de se poser les bonnes questions, d'analyser ses besoins, la cohérence avec le territoire et l'activité (altitude, nature des sols...), l'environnement familial, sans oublier sa capacité physique. "Souvent, il faut enchaîner élevage, transformation et commercialisation qu'il faut maîtriser avant de se lancer."
Trois en un
Alors, pour cela, il est nécessaire d'avoir de la volonté, de la motivation et être formé, comme  plusieurs agriculteurs en ont témoigné au cours de la matinée. Face au client, il faut que le produit soit bon pour le défendre. Il s'agit, comme le proposaient les différents intervenants, d'identifier et de s'appuyer sur les réseaux et les équipements notamment les ateliers de transformation autour de soi. Par exemple, la volaille oblige à posséder son propre atelier d'abattage. Pour la commercialisation, le Cantal ou les territoires de proximité comptent également des revendeurs, des magasins de producteurs, des "drive fermiers" issus du réseau Bienvenue à la ferme ou encore des Amap. "Élever, transformer et vendre, c'est une belle aventure, super valorisante avec le contact des clients mais c'est très intense et il faut connaître ses limites de travail, partageait Alexandra Berthon , qui cumule élevages de porcs sur paille, bovins allaitant, veaux sous la mère, atelier de transformation et vente directe. On est responsable de A à Z de son produit. Il y a les exigences des clients, pas toujours simples, devant lesquels il faut savoir présenter son produit, le prix lié à un travail et à la qualité, les normes sanitaires, à connaître, les contrôles..." "Il faut savoir s'entourer, se rencontrer, échanger", déclaraient plusieurs agriculteurs. C'est après l'étude de ces différents paramètres qu'intervient l'aspect financier, le business plan.
Pour se faire, la Chambre d'agriculture se trouve aux côtés des porteurs de projets tout comme le réseau Bienvenue à la ferme, Bio 15, les filières, les collectivités...

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