En vidéo > Fin Gras du Mézenc : Avec 862 animaux à commercialiser, la saison 2016 du Fin Gras est lancée
Lundi 25 janvier à Fay/Lignon était donné le coup d'envoi de la saison 2016, avec un double anniversaire : 10 ans pour l'AOC et 20 ans pour l'Association.
Février arrive : la saison Fin Gras du Mézenc 2016 peut démarrer. Et pour lancer les «festivités», l'Association des Éleveurs invitait éleveurs, bouchers et restaurateurs et la presse à une journée conviviale, lundi 25 janvier à Fay/Lignon. Fay, parce que c'est sur cette commune que se déroulera le 5 juin prochain la grande fête de fin de saison ; une façon d'ouvrir et de refermer la campagne 2016 sur un même lieu. Le maire Christian Chorliet veut faire de cette Fête, un «évènement marquant» car pour lui, «le Fin Gras est un produit de qualité et incontournable qui fait partie intégrante du plateau et qui offre une image de marque de notre territoire».
Double anniversaire
Cette année, le Fin Gras du Mézenc fêtera un double anniversaire avec les 20 ans de l'association créée en 1996, et les 10 ans de l'AOC désormais AOP, obtenue en 2006. Dans le programme des animations prévues de février à juin, rien n'est encore officiellement décidé pour marquer ces évènements... Mais le président Bernard Bonnefoy laisse entendre que cette année les 2 Foires grasses (le 5 mars au Béage (07) et le 10 mars aux Estables) étant tôt dans la saison, pourraient laisser le temps de concocter un temps fort en avril... mais chut, il est trop tôt pour en dire plus.Cette journée de lancement de la nouvelle campagne Fin Gras a été l'occasion de faire un point sur les chiffres. Ainsi 862 génisses (848) et boeufs (14) sont prévus pour l'abattage entre le 1er février et le 31 mai, contre 788 l'an dernier, soit une progression de 74 bêtes. De ces chiffres, il conviendra de déduire les animaux éventuellement déclassés en cours de saison ou ceux réorientés, soit entre 10 et 20 par campagne. Le nombre d'exploitations ayant engraissé des animaux Fin Gras est aussi en augmentation avec 91 cette année contre 83 en 2015. Notons que cette année, éleveurs et bouchers ont contractualisé mettant noir sur blanc les termes des engagements de chacun dans le cadre de la charte de l'AOP. 97 points de vente boucheries sont engagés ainsi que 28 restaurateurs adhérents.
10 ans d'AOP
Le président Bonnefoy ne cache pas sa fierté quand il regarde dans le rétroviseur et voit le chemin parcouru depuis la création de l'association jusqu'à aujourd'hui, en passant par l'étape décisive de la reconnaissance du Fin Gras en AOC. Et cette aventure ne compte pas s'arrêter, bien au contraire si l'on regarde du côté des jeunes agriculteurs qui s'engagent dans la démarche et même comme Emmanuel Dolmazon (voir encadré) qui rejoignent le conseil d'administration. Pour les plus anciens qui ont débuté l'aventure, comme Bernard Bonnefoy du haut de ses 45 ans, «voir ces jeunes qui sont nés avec le Fin gras prendre la relève, c'est un peu comme une récompense» pour leur engagement.La renommée du Fin Gras a depuis longtemps franchi la frontière des départements, Haute-Loire et Ardèche, et les consommateurs sont de plus en plus nombreux à rechercher cette viande d'exception. Après avoir goûté au Fin Gras, ils sont fidèles et attendent avec impatience la saison pour retrouver ce goût dans leur assiette. Éleveurs, bouchers, restaurateurs, tous sont unanimes : «le Fin Gras est plébiscité». Et au-delà du Fin Gras, c'est tout un territoire, le Mézenc, qui est mis en avant, et son économie est boostée. Des gens se déplacent exprès, viennent sur le secteur pour le Fin Gras et découvrent d'autres richesses que recèle cette montagne partagée entre Ardèche et Haute-Loire. «Le Fin Gras du Mézenc a encore de beaux jours devant lui» lance Bernard Bonnefoy qui croit fort en cette AOP, tout comme l'ensemble de l'équipe qui a oeuvré et oeuvre encore pour ce fleuron de notre gastronomie locale.
Suzanne Marion
Zoom sur...
Jeune éleveur passionné
Emmanuel Dolmazon est associé du Gaec Fleurs des Neiges situé sur la commune de Fay/Lignon avec ses parents ; il s'est installé en 2008. Sur 180 ha de surfaces en herbe, ils élèvent 90 vaches allaitantes de race Aubrac. Les veaux mâles sont vendus en broutards et les femelles servent au renouvellement du troupeau, mais parmi elles une vingtaine sont engraissées et vendues sous l'appellation Fin Gras du Mézenc.Pour Emmanuel, l'AOP est une valeur sûre : «c'est une sécurité sur la vente et sur le prix». Chaque année le Gaec vend au même boucher, M. Bayle situé dans la Loire à Grand Croix. Pour cette campagne, les 20 génisses sont réservées et le prix moyen de vente est de 5,50 EUR/kg de carcasse.Ce jeune éleveur est visiblement passionné par son métier : «c'est un plaisir de travailler» dans le cadre de la démarche Fin Gras. C'est pour lui, une véritable «reconnaissance» de l'éleveur à travers un produit d'exception plébiscité par les consommateurs.De plus, Emmanuel Dolmazon a plaisir à partager des moments conviviaux comme cette journée de lancement 2016 pendant laquelle il a reçu dans son étable, de nombreux agriculteurs et bouchers engagés dans la démarche. «On se retrouve entre éleveurs. On rencontre des éleveurs venus d'un peu partout, de l'Ardèche notamment. On partage nos expériences».Emmanuel et ses parents seront présents avec des animaux lors de la Fête de fin de saison qui se déroulera à Fay le 1er dimanche de juin.
S.M.