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Égalim, HVE, qualité : la coopérative porcine structure son avenir

Les adhérents de la Capp bénéficient d’un retour significatif de plus-values ​​sur des filières qualité, malgré  des cours moins favorable. Une stratégie qui permet à la coopérative d’aborder 2025 avec confiance. 

Des porcelets sur aire paillée.
Face aux fluctuations du marché, la Capp renforce ses filières de qualité, dont le porc Capelin sur paille. 
© Réussir

“Exceptionnelle.” C’est ainsi que le président de la Capp (coopérative des éleveurs de porcs du Cantal du groupe Altitude) qualifie l’année 2023. Autant dire qu’il était difficile pour 2024 de renouveler l’exploit. “Sur ces douze derniers mois, les cours ont reculé, se stabilisant environ 20 centimes par kilogramme en dessous des niveaux de l’année précédente”, résume Benoît Julhes. “Mais cette baisse est partiellement compensée par une réduction des coûts alimentaires, ce qui a permis aux éleveurs de maintenir une certaine sérénité économique”, complète Jean-Luc Doneys, directeur.  

La plus-value à l’éleveur 

Lors de l’assemblée générale du mercredi 19 février à Vic-sur-Cère, il était en outre rappelé que les adhérents de la coopérative ont bénéficié d’un retour significatif des plus-values générées par les filières qualité. En 2024, ces plus-values ont atteint 6,5 centimes par kilo pour les porcs “Cantalous montagne” et 16,1 centimes pour les porcs “Capelins sur paille”. 

Le nouveau modèle de redistribution de la valeur ajoutée, aligné sur la loi Égalim, a été mis en place, limitant l’impact de hausses brutales de charges. La dynamique des filières de qualité s’est renforcée avec l’extension de la qualification agro-environnementale HVE 3 à la majorité des élevages. Cette qualification supplémentaire ouvre de nouvelles perspectives de marchés. La Capp aborde ainsi 2025 avec optimisme, forte de ses avancées structurelles et de la résilience de ses filières, identifiées “productions de montagne”. 

Cette image positive est exploitée en aval par les outils Cantal-salaisons et Biovie, représentant 80 % des volumes. Covial, où le porc représente 40 % de l’activité d’abattage, joue également un rôle clé dans cette valorisation qui sert l’économie locale" Benoît  Julhes, président de la Capp. 

C’est pourquoi la Capp s’engage à continuer de cultiver son image de produits traditionnels, en mettant en avant la qualité et l’authenticité.  Avec 35 élevages de porcs adhérents (dont trois se consacrent exclusivement à la production porcine), la Capp se présente comme une “grande famille” : c’est vrai qu’avec 40 000 porcs produits, elle réalise en un an ce que certains gros opérateurs font en deux ou trois jours... 

Renouveler les générations

Assemblée présidée par Benoît Julhes et animée par Jean-Luc Doneys.

À son échelle, et grâce à une dynamique de modernisation, la coopérative a augmenté ses volumes de 6 %. Ce succès est le fruit d’un programme d’extension-rénovation initié au moins deux ans plus tôt, visant à pérenniser les ateliers porcins. Un travail sur le long terme La modernisation des infrastructures est un processus de longue haleine. Entre les études et la mise en œuvre, il peut s’écouler trois à quatre ans avant d’en enregistrer les premiers bénéfices. 

Sur l’exercice écoulé, quatre producteurs ont mis en service des extensions, et quelques reprises ont eu lieu, évitant ainsi toute cessation d’activité. La Capp entend bien poursuivre 2025 sur cet élan. C’est pourquoi elle continuera d’accompagner les projets des éleveurs depuis la réflexion, jusqu’au montage du dossier bâtiment (subventionné jusqu’à 40 % par la Région et l’Europe), en passant par l’ingénierie et même le financement, via Interp’Aura, une interprofession qui propose des crédits à taux réduits, comme l’a confirmé Cécile Michon, directrice de la structure, et invitée à l’assemblée générale de la Capp. 

L’excellence au consommateur

Cette démarche est particulièrement visible avec la gamme de charcuterie sèche “Florus”(1), qui propose des produits premium aux noms évocateurs tels que “Grande réserve”, “Trésor d’Antan” ou “Arôme intense” qui reflètent l’excellence et le savoir-faire des éleveurs adhérents, renforçant ainsi son attrait auprès de consommateurs en quête de produits d’exception.     

(1) Les jambons qui sèchent dans le clocher de la cathédrale de Saint-Flour “Florus Solatium” sont vendus par les Amis de la cathédrale.

CONTEXTE : Dès le début de la période post-Covid, et plus encore depuis la flambée des prix alimentaires de 2022, les produits sous signe de qualité, tels que le bio(1) ou le label rouge, ont rencontré des difficultés. La charcuterie a également subi une baisse de consommation. Un autre facteur déstabilisant est la remise en question des modes de distribution. La grande distribution est en pleine mutation, comme en témoigne la disparition de l’enseigne Casino.  Cependant, le porc français a plutôt bien résisté en 2024, notamment grâce à la valorisation de la viande fraîche dans la restauration hors-foyer. Dans ce contexte, la coopérative cantalienne a su tirer son épingle du jeu, notamment dans la restauration collective, où la loi Égalim encourage un approvisionnement local et impose un pourcentage de produits sous signes de qualité. En effet, la Capp reste fidèle à sa stratégie de milieu de gamme supérieur jusqu’au premium (voir ci-dessus). “Nous ne participerons pas à la course au prix bas pour des produits standardisés”, affirme Benoît Julhes, président. Bien, mais sans euphorie En réalité, la filière porcine, même standard, n’a pas trop souffert, car il n’y a pas de surproduction ni en France ni en Europe. Et, parallèlement, la consommation de viande porcine a même progressé de 1 %. Il subsiste cependant des points de vigilance, en particulier la menace sanitaire de la peste porcine africaine, présente en Allemagne et en Italie. La France est épargnée, mais un épisode épidémique perturberait les marchés. 

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