Du matériel, des adhérents et de plus en plus de salariés
Les Cuma recrutent ! Qu’on se le dise. Devant les 300 congressistes réunis depuis mardi, à Clermont-Ferrand, la fédération nationale a notamment apporté un éclairage sur les ressources humaines.
Avec 11 740 Cuma en France, et un peu plus de 200 000 adhérents, le réseau des Cuma tient la route malgré une baisse constante du nombre d’exploitations agricoles. Si d’un point de vue idéologique, cette donnée laisse à penser que dans l’adversité, le collectif a l’art de souder, de manière plus pragmatique, force est de constater que le partage du matériel constitue un levier majeur afin d’optimiser les charges de mécanisation qui pèsent en moyenne 18% sur les charges d’exploitation. À l’heure où les prix font défaut dans la plupart des filières… ça compte. Le modèle cumiste a donc un avenir plus dégagé devant lui, à condition toutefois d’offrir à ses adhérents un panel de services complet et renouvelé.
Ainsi, mardi, lors de la première journée du congrès, trois focus ont été réalisés sur les thématiques au cœur du quotidien des Cuma, à savoir les agroéquipements, l’emploi et la certification des compétences. Sur le volet « agroéquipements », 2018 a notamment vu l’aboutissement d’un recueil de préconisations « Plus de collectif, moins de phytos » ; et l’adhésion au « Contrat de solutions », porté par la FNSEA.
Affectation des subventions : c’est gagné
En 2018, la Fédération nationale est montée en puissance sur les leviers d’actions en faveur de l’emploi poursuivant son ambition de créer plus de 1 000 emplois à l’horizon 2020. « L’emploi est désormais au cœur de nos métiers. Les choses commencent à se structurer en particulier au sein de nos fédérations régionales. Depuis deux ans, un groupe national des élus régionaux « emploi » a ainsi été constitué », a rappelé Luc Vermeulen, président de la FNCuma.
Cette année, élus et animateurs des fédérations ont donc travaillé à l’accompagnement des Cuma dans leur réflexion vers l’embauche de salariés : promotion de l’emploi partagé, confrontation de pratiques autour de la création du premier emploi, de la formation, de l’évolution des compétences, de la prévention des risques, avec la poursuite de la négociation autour de la future convention collective Cuma et production agricole. Parallèlement, le dispositif « myCuma paie », support de gestion de paies est monté en puissance, en particulier dans l’Ouest de la France. « Développer les services complets, la mise à disposition de personnel au travers de la mesure groupement d’employeurs restent les actions phares de notre feuille de route », a souligné le président. Sur cette feuille de route, figure aussi la réforme de la PAC, pour laquelle la FnCuma a émis des propositions en partenariat avec la FRCivam et le réseau Trame. Propositions qui ont fait l’objet d’une audition dans le cadre du comité des régions de France. Enfin sur le volet syndical, les élus nationaux se sont félicités de la possibilité d’affecter la moitié des subventions publiques d’investissement (perçues à compter du 2 novembre 2018) dans le compte de résultat. Cette mesure inscrite dans la loi alimentation pourrait générer près de 10 millions d’euros d’économies annuelles pour les adhérents de Cuma.
Qui est Luc Vermeulen,président de la FNCUMA ?
Originaire du Cambrésis dans le Nord, Luc Vermeulen, 53 ans, a baigné jeune dans le monde de la coopération et de l’entraide. Il a été élu Président de la FNCUMA le 24 mai 2016, prenant ainsi la suite de Stéphane Gérard. Mardi, les adhérents l’ont reconduit à la tête de lafédération nationale. Après quelques années comme salarié agricole, il s’installe en 1988 sur l’exploitation familiale avec un BTAG en poche. Convaincu de la force du collectif, il crée en 1988 une Cuma intégrale : la Cuma d’Élincourt. 25 ans plus tard, la force du groupe est toujours intacte : 12 adhérents avec une cinquantaine de matériels et 320 000 euros de chiffre d’affaires. Depuis 2013, il gère un GAEC créé avec son fils Benjamin, le GAEC des Sittelles, sur une exploitation de 120 ha en grande culture (blé, betteraves, lin, potiron) ; et en légumes plein champ (pomme de terre et oignons) conduits en bio. Son exploitation s’est également inscrite en 2014 dans une démarche GIEE portée par la Cuma de Villers Plouich.