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DAG d'Égletons : le précieux taxi aérien des secouristes cantaliens

Basés à Égletons, l'hélicoptère et les hommes du détachement aérien sont devenus un allié inestimable des équipes du Samu, du PGM... de par leur rapidité d'intervention et polyvalence.

Basé à Égletons, le détachement aérien de la gendarmerie, peut intervenir en moins de 20 minutes sur les massifs du Cantal et du Mont-Dore.
Basé à Égletons, le détachement aérien de la gendarmerie, peut intervenir en moins de 20 minutes sur les massifs du Cantal et du Mont-Dore.
© P. O.

De l'écureuil, les gendarmes du DAG d'Égletons ont gardé plusieurs caractéristiques associées à ce petit rongeur grimpeur : la prévoyance, l'agilité, la vivacité et l'indépendance. Mais les pilotes et mécaniciens de ce détachement aérien en ont abandonnée une : l'épargne. Eux n'épargnent ni leur temps, ni leur engagement ni leur concentration pour exercer la première de leur mission : le secours en milieux hostiles ou périlleux et la recherche de personnes (dépressives, fugueuses,... mais aussi coupables de délit de fuite). "On est le taxi de toutes les unités, qu'il s'agisse de la gendarmerie, de la police, des pompiers, des équipes du Samu...", image humblement le gendarme Pierre, pilote.
Le DAG, un détachement aux ailes d'ange gardien des massifs du Cantal et du Sancy : la rapidité d'intervention de son hélicoptère doté d'un système d'hélitreuillage confère un gain de temps précieux pour les secouristes et les victimes d'accidents dans ces montagnes réputées à vaches mais où les risques ne sont pas moins importants que dans leurs cousines alpines et pyrénéennes. Les décès enregistrés cet hiver sur les pentes du Lioran et du Puy Mary sont là pour le rappeler.

Prêt à décoller en 5 minutes

Le détachement aérien - composé de trois pilotes, quatre mécaniciens et d'un opérateur aéro-surveillance avitailleur - assure en outre des missions de surveillance-intervention et oeuvre à l'acclimatation des chiens de gendarmerie au vol et à l'hélitreuillage. Odin, le berger belge malinois du maître chien Rémi Crespe du PGM de Murat est lui devenu un habitué de
l'Écureuil du DAG... Régulièrement, comme le 27 mai dernier, l'hélicoptère et son équipage sont en effet mobilisés pour des entraînements et formations avec les pelotons de gendarmerie de montagne de Murat et du Mont-Dore, les équipes du Samu ou encore des exercices avec l'antenne GIGN de Toulouse.

DAG -Smur : un atout pour le massif cantalien

Installé à Égletons depuis 1975 grâce au concours d'un certain Jacques Chirac, l'unité bénéficie d'une position centrale sur une zone d'intervention parmi les plus vastes de celles des 31 DAG
tricolores, couvrant neuf départements, du nord de l'Allier au nord de l'Aveyron en balayant l'ouest Limousin, soit un rayon de 50 minutes maximum à vol... d'hélico. En 2019, le DAG Égletons a cumulé quelque 530 heures d'intervention, l'une des plus fortes amplitudes pour un détachement en métropole.
Sur le massif cantalien, l'équipage - toujours composé d'un pilote et d'un mécanicien opérateur de vol(1)  - se déploie en 15 à 20 minutes maximum sur le site d'un accident et oeuvre en parfaite complémentarité avec l'hélicoptère du Smur,  l'équipe mobile d'urgence et de réanimation de l'hôpital d'Aurillac. "Dans le Cantal, on s'entend très bien avec le Smur, explique le pilote Pierre. En cas d'urgence, l'hélico du Smur dépose l'équipe médicale en fond de vallée par exemple et nous, on prend le relais en ayant la capacité d'amener les secouristes au plus près de la victime, et d'extraire cette dernière par hélitreuillage pour la conduire vers un centre hospitalier ou vers l'hélico du Smur." À la clé, de précieuses minutes économisées et une sécurisation des intervenants comme des victimes. Cette complémentarité permet en outre d'être réactifs lorsque des interventions s'enchaînent en libérant l'un des deux hélicoptères, comme ce fut le cas le vendredi 28 mai avec un secours à un parapentiste près du Peyre Arse puis d'un bûcheron au Lioran.

Des exercices réguliers avec le PGM de Murat

Avec le PGM de Murat, le DAG forme aussi un tandem à l'efficacité éprouvée au fil des interventions et de par l'appartenance à un même corps : "C'est un atout, en tant que militaires, on dispose des mêmes règles, des mêmes minimas d'engagement sachant que c'est toujours l'équipage qui prend la décision d'intervenir ou pas en fonction de l'urgence de la situation, de l'environnement, de la météo avec une règle à laquelle on ne déroge jamais : la sécurité", expose le pilote. Quitte, si besoin, à déposer les secouristes un peu plus loin que sur la zone prévue, jugée trop dangereuse. "On leur fait entièrement confiance, s'ils considèrent que c'est trop risqué, on sait que la situation l'est vraiment", abonde le gendarme Nicolas du PGM de Murat.
"Si la gravité de la blessure et/ou la localisation de l'accident l'impose, on va solliciter l'hélico du DAG mais ce n'est pas systématique", explique le PGM.
Les deux unités ont appris de longue date à se connaître, acquis des automatismes communs, développé une complicité aussi. "On s'appuie sur les compétences et les expériences des uns et des autres, d'où l'importance de ces entraînements ensemble, a minima mensuels. On adapte notre engagement en fonction des personnels avec lesquels on travaille. Mais on bosse tous dans le même état d'esprit : l'intérêt des victimes", fait valoir le pilote Pierre. Un même état d'esprit et surtout une même passion, celle de la montagne et du secours.

(1) Un binôme d'astreinte est toujours prêt à décoller en 5 minutes (un peu plus de nuit) à H 24 et 365 jours sur 365.

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