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FCO : « Ça explose partout, il nous faut des vaccins et vite »

Qu’il s’agisse des sérotypes 8 ou 3 de la fièvre catarrhale ovine (FCO), les pouvoirs publics n’ont pas su anticiper la diffusion de la maladie, déplore Michèle Boudoin présidente de la Fédération nationale ovine, qui appelle l'Etat au sursaut, au risque de sacrifier un bonne partie du cheptel ovin.

 

Michèle Boudoin éleveuse dans le Puy-de-Dôme, préside la Fédération nationale ovine.
© Sophie Chatenet

Concernant la FCO-8, « il y a le feu partout », alerte-t-elle, avec environ « 800 suspicions dans le sud ». Et de poursuivre: « Il y a rupture sur le vaccin », qui est pris en charge par les éleveurs eux-mêmes. « Si le laboratoire (Syva, NDLR) ne produit pas de nouvelles doses de Syvazul 4-8, on ne pourra pas faire de rappel et on va anéantir le protocole vaccinal", prévient l’éleveuse du Puy-de-Dôme. À titre d’exemple, l’Aveyron, important bassin laitier, compte 800 000 brebis, alors que « seules 250 000 doses sont disponibles pour la France entière ». Or, la FCO-8 est « connue du ministère », fait valoir Michèle Boudoin : ce sérotype est présent en France depuis 2007, et une nouvelle souche est arrivée dans le Massif central à l’été 2023, causant une « forte mortalité ». Concernant le vaccin contre la FCO-3, financé par l'État, « les 600 000 premières doses [pour ovins] livrées après le 12 août sont déjà utilisées », affirme la présidente de la FNO. Les pouvoirs publics ont passé une deuxième commande de 500 000 doses qui « n’arriveront qu’en septembre, après le coup de feu », déplore-t-elle.

Une très forte mortalité sur les ovins

En Auvergne-Rhône-Alpes, jusqu’à présent, trois départements de la région étaient restés indemnes. Le dernier recensement effectué par le réseau GDS France, en date du 26 août, montre une claire avancée de la fièvre catarrhale ovine de sérotype 8 (FCO-8) en France, et plus particulièrement dans le quart sud-est. Entre le 19 août et le 27 août, les départements du Rhône, de la Savoie et de la Haute-Savoie ont rejoint la longue liste des départements touchés par cette épizootie transmise par des moucherons piqueurs du genre culicoïdes. Dans la Drôme, Frédéric Gontard, président de la section régionale ovine témoigne d'une situation catastrophique : « Je me fais du souci, car sur les 50 000 brebis que compte la Drôme, nous allons en perdre 10 000 et les sélectionneurs auront moins d’animaux à vendre pour remplacer les pertes… Or, il faut des années pour remonter un troupeau », alarme Frédéric Gontard. Perte d’appétit, fièvre, langue couverte de pustules, secousses au niveau des articulations : les symptômes sont nombreux et les conséquences sur le long terme pourraient être dramatiques. Dans cette lutte contre la maladie, "Les seules parades sont la vaccination et la désinsectisation", explique Michèle Boudoin

Vaccins FCO et MHE : Le réseau FNSEA - JA en appelle à l’État

Dans un communiqué du 23 août, les JA, la FNSEA et ses associations spécialisées d’éleveurs de ruminants (FNO, FNB, FNPL, FNEC) appellent une nouvelle fois l’État à « commander en masse et [à] prendre en charge des doses de vaccin » pour la maladie hémorragique épizootique (MHE), ainsi que pour les deux sérotypes de la fièvre catarrhale ovine (FCO-3 et FCO-8). « Seul l’État peut aujourd’hui déclencher auprès des laboratoires la production de ces vaccins en large quantité et avec un délai minimal de livraison », justifient les syndicats. Les seuls vaccins pris en charge actuellement sont ceux contre la FCO-3, sérotype émergent en France depuis début août, et seulement dans la « zone de vaccination volontaire » (six régions du nord-est). Comme l’a expliqué le cabinet du ministre de l’Agriculture à la presse le 23 août, cette stratégie vise à « freiner autant que faire se peut la progression de cette maladie et à protéger au maximum nos éleveurs ». Et de rappeler que la France est « le premier et le seul pays [européen] à prendre en charge la vaccination à 100 % » contre la FCO-3. Une stratégie qui n’a pas été retenue pour la FCO-8 version 2023, désormais endémique, ni pour la MHE, arrivée en septembre 2023, du fait de l’absence de vaccin, a expliqué en substance l’entourage de Marc Fesneau.

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