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Géobiologie : « Que ce soit invisible ne signifie pas que ça n'existe pas ! »

À Saint-Diery, Patrice Chassard, producteur de Saint-Nectaire, s'est formé à la géobiologie après plusieurs expériences malencontreuses au sein de son exploitation.

Une homme debout dans une étable avec des veaux
Armé de ses connaissances en géobiologie, Patrice Chassard a revu l'aménagement de son bâtiment d'élevage pour améliorer la santé de ses animaux.
© Mélodie Comte

Il est de ceux qui sont persuadés que le monde qui nous entoure influence en bien ou en mal notre santé. Pourtant, Patrice Chassard est loin d'être « fou même si certains le pensent ». Autrefois très cartésien « je suis issu d'une formation agronomique », c'est après une expérience personnelle et professionnelle qu'il s'est intéressé à la géobiologie jusqu'à se former pour en maîtriser les rouages et les appliquer au sein de son exploitation.

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Une perte de lait inexpliquée

On m'a proposé des choses aberrantes dont des investissements matériels que je ne voulais pas. » - Patrice Chassard, éleveur de bovins.

En 1996, Patrice Chassard reprend l'exploitation familiale, productrice de Saint-Nectaire à Saint-Diery. L'année suivante, il construit un bâtiment neuf ainsi qu'une nouvelle salle de traite pour gagner en confort de travail et en productivité. Or, c'est la douche froide. Dès l'entrée des vaches dans cette nouvelle infrastructure, près de 80 000 l de lait sont perdus soit environ 1 000 l/vache. Pendant plus de deux ans, Patrice Chassard va se questionner en commençant par ses pratiques. « Je n'avais pourtant rien changé » se souvient-il. Il recherche conseils et recommandations auprès de techniciens de diverses structures. « On m'a proposé des choses aberrantes dont des investissements matériels que je ne voulais pas. » Pendant ce temps l'éleveur voit après chaque traite ses vaches repartir avec du « lait dans la mamelle ». La quantité annuelle s'en ressent ainsi que la qualité et à long terme la santé des animaux. Les mammites et autres tracas sanitaires se succèdent. 

J'ai fait intervenir un géobiologue pour la positionner et j'ai donné des consignes très strictes à l'électricien lors des raccordements. » - Patrice Chassard, éleveur de bovins.

Ce n'est que plus de 10 ans plus tard, « par hasard » qu'un installateur de machine à traire belge évoque avec lui la géobiologie. « Je lui ai envoyé des photos de mon installation intérieure et de ma salle de traite mobile. Il a vu tout de suite que la prise à la terre n'était pas bonne. » Suivant ses recommandations, Patrice Chassard réalise de menus travaux : déplacer le groupe électrogène dans une zone plus basse, installer une masse métallique... « Quelques mois plus tard j'ai récupéré la quasi-totalité du lait qui avait été perdu. » Encore aujourd'hui l'éleveur ne l'explique pas. « Je n'aurai jamais de réponses. Il devait y avoir un courant parasite quelque part ou un champ électromagnétique. » Patrice Chassard finit par démonter sa machine à traire fixe pour la déplacer dans une nouvelle extension du bâtiment. « J'ai fait intervenir un géobiologue pour la positionner et j'ai donné des consignes très strictes à l'électricien lors des raccordements. »

 

Expliquer l'inexplicable

Nous avons des box à veaux et dans l'un d'entre eux, les animaux finissaient toujours par mourir. » - Patrice Chassard, éleveur de bovins.

Depuis cette mésaventure, Patrice Chassard s'est pris de passion pour la géobiologie, témoin chaque jour de curiosités au sein de son exploitation. « Nous avons des box à veaux et dans l'un d'entre eux, les animaux finissaient toujours par mourir. » L'éleveur et producteur de Saint-Nectaire n'hésite pas à quitter son exploitation pour se former à la géobiologie. Avec ses nouvelles connaissances en poche et un équipement adapté, il fait le tour de ses installations. « Mes box à veaux étaient à proximité de failles d'eau souterraines. » Pourquoi et comment cela impactait la santé des animaux ? Patrice Chassard l'ignore mais encore une fois, après avoir réalisé quelques ajustements et avoir déplacé les box, les jeunes animaux se portent mieux. Il utilise désormais ses connaissances dans les moindres recoins de son l'exploitation y compris lors de l'achat de matériel et jusque dans sa maison. « Les animaux sont beaucoup plus sensibles que nous mais cela ne signifie pas que nous ne sommes pas soumis, comme eux, à un effet cumulatif. »  D'aucuns pourraient croire que le cartésien d'alors a complètement disparu. L'agronome de formation n'est pourtant pas loin et conseille aux éleveurs : « face à un problème de santé sur les animaux, avant de se questionner sur la géobiologie, il faut régler les problèmes agronomiques et zootechniques ».

 

Un savoir ancestral

Autrefois, nous prenions davantage le temps d'observer, de ressentir et de faire preuve de bon sens » - Patrice Chassard, éleveur de bovins.

Si aujourd'hui le terme de géobiologie permet de définir l'étude des influences de la terre sur le vivant, selon l'éleveur ces connaissances ont toujours plus ou moins existé. Après tout, ne dit-on pas dans certaines campagnes qu'il ne faut pas habiter au-dessus d'un cours d'eau sous peine de devenir fou ? D'éviter de dormir sous un noyer ? Ou la tête en direction du nord ? « Autrefois, nous prenions davantage le temps d'observer, de ressentir et de faire preuve de bon sens. Aujourd'hui, notre société ne comprend pas ce qu'elle ne voit pas. Un jour sûrement les scientifiques parviendront à expliquer l'influence des failles, des champs magnétiques sur le vivant mais pour l'heure nous devons nous contenter de nos observations, notre ressenti, notre bon sens et rester humble ».

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