race salers
Comment la salers part à la conquête de l’Est ?
Intergènes, la branche commerciale du Groupe salers évolution (GSE) intensifie ses échanges avec les pays de l’Est. La structure multiplie les voyages et les initiatives pour renforcer sa présence dans ce secteur.
Intergènes, la branche commerciale du Groupe salers évolution (GSE) intensifie ses échanges avec les pays de l’Est. La structure multiplie les voyages et les initiatives pour renforcer sa présence dans ce secteur.
Intergènes, filiale commerciale du Groupe salers évolution (GSE), intensifie sa mission de promotion de la race salers dans les pays de l’Europe de l’Est. Sous la présidence de Gilles Lafon et avec l’implication active de Juliette Rodde, chargée de mission depuis 2023, des déplacements réguliers permettent de consolider les liens avec les éleveurs locaux et de structurer des filières.
La salers met le cap à l'Est
En 2024, plusieurs voyages ont été organisés pour développer ces échanges. Au printemps, Juliette Rodde, accompagnée d’Olivier Andrieu, administrateur du GSE, s’est rendue en Croatie à l’occasion d’un congrès agricole. Ce déplacement a renforcé les bases d’une collaboration fructueuse. En juillet, elle s’est rendue seule en Croatie, en Bosnie et en Serbie pour rencontrer des éleveurs intéressés par l’acquisition de salers. Enfin, du 10 au 14 décembre derniers, Juliette Rodde, cette fois accompagnée de Jean-Marie Fabre, mandaté par Frédéric Canal, président du Herd-book, a poursuivi ces échanges en Bosnie, Croatie et Slovénie.
Conseils sur l'élevage salers
Chacun de ces déplacements permet d’offrir un appui technique et de promouvoir la salers auprès des éleveurs de ces pays. “Nous montrons que GSE est là pour eux, car ils sont preneurs de conseils que l’on peut leur apporter sur la gestion des troupeaux, en présentant nos rendus techniques et en expliquant l’importance des données et des index”, explique Juliette Rodde. En Croatie, où la salers est présente depuis une dizaine d’années, Mirko Devčić, retraité croate passionné de la race salers depuis une quinzaine d’années(1), joue un rôle central.
Il facilite les rencontres avec des exploitants des pays de l’Est et permet à la délégation française d’évaluer les besoins spécifiques des éleveurs. Les résultats sont là : cet été, un éleveur serbe a acquis 90 femelles d’un an - s’il en avait trouvé le double, ils les auraient achetées - et un éleveur bosniaque a ramené une trentaine de génisses gestantes.
Contraintes sanitaires
Cependant, des contraintes, notamment liées aux délais de certification sanitaire, ont retardé les livraisons, dont certaines n’auront lieu qu’au printemps. De fait, en Slovénie, où la race est encore peu développée, des journées de découverte ont été organisées. Et les 16 génisses livrées à titre expérimental, l’ont été depuis la Croatie, où les éleveurs - qui ont introduit la race depuis seulement une dizaine d’années - peinent encore à se séparer de leurs animaux. Un “soutien” apprécié.
La demande croissante témoigne de l’intérêt pour une race facile à élever, adaptée aux montagnes et réputée pour la qualité de sa viande. La principale différence avec la France réside dans l’infrastructure agricole. La Croatie, par exemple, accuse un retard d’environ 30 ans en termes de bâtiments et d’équipements. Cependant, le pays commence à se doter de bâtiments modernes sur le modèle français, avec des cornadis et des parcs derrière. En revanche, on ne manque pas là-bas de pâturages. Les conditions climatiques et les montagnes sont propices à l’élevage. Côté troupeau, on trouve encore souvent des croisées entre races à viande et races laitières, comme la simmental.
Toutes les qualités de la salers
La race salers, sous l’impulsion de personnalités locales comme Mirko Devčić, tend à se développer grâce à sa facilité d’élevage et la qualité de sa viande. “C’est une race qui marche toute seule, facile à entretenir", explique la chargée de mission d’Intergènes.
La salers se défend bien contre les prédateurs comme le loup ou l’ours et c’est d’ailleurs pour cela que les éleveurs tiennent aux cornes de la salers” Juliette Rodde, chargée de mission Intergènes
Elle précise aussi que la race, réputée pour bien valoriser bien le pâturage, est même surnommée “la reine des pâtures” ! Prochaine étape pour le GSE : la participation à la foire agricole de Bjelovar, en Croatie, prévue du 27 au 30 mars 2025, où la France sera le pays invité. Ce rendez-vous sera l’occasion de renforcer encore les partenariats et de promouvoir davantage la salers dans ces régions où elle poursuit son essor, depuis les premiers contacts établis par Bruno Faure, alors directeur des instances raciales et les échanges réalisés aussi par la société privée Élite export de Laurent Antignac.
(1) Il convie les personnes intéressées à voir chez lui des animaux qu’il a sélectionné, dont un taureau de l’élevage Frullani.
Quelques chiffres
Les données “officielles” sont celles de l’association HUU salers, une sorte de HBS local. Elle fait état pour la Croatie d’un cheptel salers de 2 650 vaches détenues par 145 éleveurs dont 86 adhérents ; en Bosnie, 30 éleveurs élèvent 700 vaches. En Serbie, un seul gros éleveur détient à lui seul quelque 405 mères et continue à grossir son troupeau salers par des achats réguliers en France.