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S´adapter en production laitière
Des simmentals pour produire des veaux

L´EARL des Lilas-blancs de Maurines a introduit des simmentals dans son troupeau holstein pour produire des veaux et valoriser son lait de dépassement. Résultat : elle a augmenté sa marge de 67 000 F en deux ans. "ça vaut toutes les diversifications", commente Jean Brial.

© Francesco Gattoni
Gros succès pour la visite d´exploitation organisée le 28 janvier à Maurines (canton de Chaudes-Aigues) par la Chambre d´agriculture et les GVA de la région de Saint-Flour : pas moins de 83 agriculteurs sont en effet venus voir un exemple réussi d´adaptation d´une exploitation laitière dotée d´un quota modeste (152 000 litres).Christiane et Germain Chauliac ont en effet introduit des simmentals dans leur troupeau holstein pour développer une production de veaux de boucherie et valoriser leur?lait?de?dépassement. L´expérience est concluante, puisqu´ils ont considérablement amélioré la marge par litre de lait : d´après les chiffres du réseau des fermes de référence dont ils font partie, elle est passée de 1,61 F/l en 1999 à 2,05 F en 2001, essentiellement grâce à ce co-produit viande.Laitier avec une logique mixte"Ces éleveurs ont fait le choix de diminuer le rendement par vache de manière à avoir plus de vaches et donc plus de veaux valorisés en boucherie", explique Jean Brial, technicien référence à la Chambre d´agriculture, qui commentait la visite(. C´est ainsi qu´ils ont introduit des simmentals dans leur cheptel holstein. Pourquoi cette race ? "Parce que le rendement laitier par vache est moins important que pour la montbéliarde ou la holstein, et qu´il est plus adapté à l´offre fourragère de la zone, parce que ses produits viande sont mieux valorisés sur le marché, que son lait est plus riche en TP", a répondu Christiane Chauliac en évoquant aussi une possible extension de l´appellation d´origine contrôlée laguiole qui a justement choisi la race simmental. Les résultats au rendez-vousL´exploitation produit ainsi autour de 25 veaux croisés simmental/limousin par an qui, nourris au biberon, valorisent 47 500 litres de lait de dépassement à un prix moyen de 1,89 F par litre. Ils sont pour l´essentiel commercialisés auprès de boucheries locales sous la marque "Vedel Cantalou".Expérience réussie : l´EARL des Lilas blancs dégage une marge de 2,05 F par litre de lait (alors qu´elle est en moyenne de 1,40 à 1,70 F/l dans les exploitations laitières du réseau des fermes de référence). Elle s´explique essentiellement par le co-produit viande qui, à lui seul, amène une marge de 0,92 F/l. "Entre 1999 et 2001, avec le même quota, ces éleveurs ont tout de même augmenté leur marge totale de 67 000 F", relève Jean Brial. Au cours de la visite, les agriculteurs ont pu constater que l´exploitation se caractérisait par une autonomie alimentaire assez forte (19 hectares d´enrubannage après abandon de l´ensilage d´herbe et 8 hectares de céréales autoconsommées), et ont découvert le bâtiment récemment construit. Un investissement lourd eu égard au quota de l´exploitation, que les éleveurs ont pourtant décidé avec l´objectif de gagner en temps et en confort de travail (pour la traite et l´alimentation des animaux en particulier), dans la perspective aussi de l´installation de leur fils Julien."Par les temps qui courent, parmi toutes les productions possibles et imaginables, le veau de boucherie est de loin la plus rémunératrice, surtout dans le cadre d´un signe de qualité", a conclu Jean Brial, en remarquant que ce type d´adaptation ne demande en principe pas d´investissement, mais présente l´inconvénient de réclamer de la main d´oeuvre.

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