Bruno Dufayet à la rencontre des éleveurs lozériens
Invité par la FDSEA et les JA de Lozère, Bruno Dufayet, président de la fédération nationale bovine, était présent vendredi dernier en Lozère. Sur les deux exploitations qu’il a visité, il a pu répondre aux questions des agriculteurs présents.
Président de la fédération nationale bovine (FNB) depuis février 2017, Bruno Dufayet n’était pas encore venu en Lozère. C’est maintenant chose faite. Vendredi dernier, le Cantalien est venu sur notre département pour discuter avec des éleveurs. Invité par la FDSEA et les JA de Lozère, il a pu visiter deux exploitations : l’EARL Laurens du Pic de Mus, de Bertrand Laurens, au Crouzet, sur la commune de Saint-Laurent-de-Muret et le Gaec du Martinet, de Nicolas Nouet et Fanny Janvier, à Villeneuve, sur la commune de Chaudeyrac. Matin comme après midi, des éleveurs venus de tout le département ont pu échanger avec le responsable sur l’actualité du monde bovin et les actions de la FNB.
Un travail sur les marchés extérieurs…
Bien connu sur le département pour sa présence aux concours Aubrac, l’EARL Laurens du Pic de Mus accueillait donc vendredi matin le responsable ainsi qu’une trentaine d’éleveurs. L’exploitation, reprise en 2006 par Bertrand Laurens, possède une centaine de mères Aubrac. Tandis que les génisses sont élevées au sein de l’exploitation jusqu’à leurs 30 mois, les deux tiers des mâles sont eux exportés sur le marché italien. Un marché « important » pour le président de la FNB qui a pourtant rappelé que « le travail de la FNB c’est aussi d’ouvrir de nouveaux marchés d’export ». « Même si le marché italien reste le plus gros débouché pour nos races, nous arrivons à exporter nos animaux dans plusieurs autres pays tels que l’Algérie, le Maroc, la Tunisie, la Grèce, l’Espagne ou encore la Turquie », a-t-il rappelé. Invité d’honneur du dernier Sommet de l’élevage de Cournon-d’Auvergne, la Turquie intéresse beaucoup l’élevage français. « La réouverture du marché turc, en 2013, avait eu un réel impact sur les exportations, a indiqué Bruno Dufayet. Depuis l’embargo des États-Unis sur le pays, la livre turque a baissé, ce qui ne facilite pas les échanges. Néanmoins, les relations diplomatiques entre les deux pays semblent s’améliorer, ce qui devrait permettre au marché de reprendre. » Un marché turc qui a de l’importance car comme l’a rappelé vendredi dernier Bruno Dufayet : « Le potentiel est équivalent au marché espagnol soit la moitié du marché italien. » Une bonne « alternative » donc à ce dernier. Pourtant le président de la FNB l’a rappelé : « Nous ne voulons pas exporter uniquement pour faire augmenter la valeur. À chaque fois que l’on essaye de s’implanter dans un pays, nous faisons attention à ne pas déstabiliser les marchés locaux et à importer vers des pays qui ne produisent pas ou pas assez. » Un message qui fait notamment référence aux accords en cours entre l’Union européenne et le Mercosur : « Globalement, on peut dire que l’Europe est autosuffisante en matière de viande, a ajouté l’élu. Là, on parle d’importer à partir d’autres continents. On risque de déstabiliser tout le marché européen de la viande au profit d’autres branches telles que l’aviation ».
Suite de l'article à lire dans le Réveil Lozère n°1486, du 29 novembre 2018, en page 3.