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Avortements des ruminants : méthodologie

L’apparition d’avortements est source d’inquiétude et pénalise la productivité des élevages. Si la cause reste parfois inconnue, les outils de diagnostic permettent d’élucider un certain nombre de cas.

L’apparition d’avortements est source d’inquiétude et pénalise la productivité des élevages. Si la cause reste parfois inconnue, les outils de diagnostic permettent d’élucider un certain nombre de cas.
L’apparition d’avortements est source d’inquiétude et pénalise la productivité des élevages. Si la cause reste parfois inconnue, les outils de diagnostic permettent d’élucider un certain nombre de cas.
© GDS Creuse

« Est considéré comme avortement, un avortement infectieux avec expulsion d’un fœtus ou d’un animal mort-né ou succombant dans les 12 heures suivant la naissance, à l’exclusion des avortements d’origine manifestement accidentelle ». Tous les élevages sont concernés et on estime à 2 % les femelles qui avortent chaque année.

Une déclaration obligatoire de tout avortement (police sanitaire de la brucellose)
Le premier signe de la brucellose est l’avortement, d’où une déclaration obligatoire de tout avortement chez les bovins ou tout épisode abortif chez les petits ruminants (3 avortements ou plus sur une période de 7 jours ou moins) à son vétérinaire sanitaire avec une prise en charge par l’État des frais liés à ce contrôle brucellose (frais de déplacement et d’intervention du vétérinaire sanitaire, frais d’analyses).

Des causes multiples d’où un diagnostic délicat
De nombreux facteurs peuvent interrompre une gestation : traumatisme de la mère en fin de gestation, anomalie du fœtus déclenchant son expulsion, problème alimentaire, maladies... La plupart des avortements sont accidentels et cela explique que sur un avortement isolé, la probabilité d’en trouver la cause est faible. En revanche, lors d’avortements multiples et rapprochés, la cause infectieuse est plus probable. Les manifestations cliniques observées et les caractéristiques épidémiologiques peuvent parfois orienter vers une suspicion mais le recours au laboratoire est le plus souvent indispensable. Des critères ont été définis pour déterminer à partir de quel moment le recours à l’analyse devient intéressant.

De nombreux agents infectieux incriminés
La liste des bactéries, virus ou parasites responsables d’avortements est longue. Citons parmi les plus fréquents l’ehrlichiose, la BVD, la fièvre Q, la néosporose pour les bovins, la chlamydiose, la fièvre Q, la toxoplasmose ou la salmonellose pour les petits ruminants. Certains de ces agents infectieux sont redoutables car contagieux et doués d’un grand pouvoir d’expansion intra et inter élevages. Ils sont souvent difficiles à combattre (échecs thérapeutiques) et persistants par les animaux porteurs asymptomatiques et excréteurs avec, pour certains, un risque pour l’humain et, plus encore, la femme enceinte (fièvre Q, toxoplasmose).

Un diagnostic direct en PCR…
Le diagnostic des avortements dans les élevages bovins, ovins et caprins se fait par mise en évidence du pathogène à l’aide de la PCR ou par culture bactérienne pour la salmonellose et la listériose. La précocité d’intervention est déterminante avec prélèvement dès le deuxième avortement dans les 48 heures maximum. Cela garantit des échantillons de qualité pour le laboratoire et augmente le taux d’élucidation.

… et indirect en sérologie
Pour compléter le diagnostic, il est indispensable d’effectuer des recherches complémentaires sérologiques sur les avortées et les congénères. Cela permet de limiter les défauts de sensibilité et de spécificité des diagnostics directs, tout en donnant une image globale du troupeau concerné par les avortements.

Un kit avortement avec l’aide de la mutuelle sanitaire FRGDS Nouvelle-Aquitaine
Dans le cadre d’une harmonisation régionale, le kit avortement s’adapte avec des fonds de la FRGDS Nouvelle-Aquitaine. Il met l’accent sur les pathologies les plus rencontrées dans chaque espèce. L’aide aux analyses effectuées sur l’avortée est de 50 %, complétée par une prise en charge à 100 % des analyses effectuées sur les congénères. Si cette première étape ne permet pas de déterminer la cause des avortements, le vétérinaire peut élargir la recherche à d’autres pathogènes, en prenant en compte les éléments épidémiologiques dont il dispose. Par exemple, un aspect « marbré » ou « cartonné » du placenta peut orienter vers un avortement mycosique lié à l’ingestion de fourrages contaminés par Aspergillus.

Une forte prévalence de l’ehrlichiose chez les bovins, une attention particulière vis à vis de la fièvre Q
Sur la campagne 2021-2022, 66 kits avortements bovins ont été réalisés en Creuse. Le taux d’élucidation est de 30 % avec une forte prévalence de l’ehrlichiose (12 cas), de la fièvre Q (3 cas) et de la néosporose (4 cas). Pour les petits ruminants, 24 kits ont été réalisés avec un taux d’élucidation de 50 % (3 chlamydioses, 2 fièvres Q, 5 toxoplasmoses). La FRGDS NA a participé financièrement sur la période du 01/07/2021 au 30/06/2022 sur l’utilisation de ces kits à hauteur de 2 310,00 €. Lors de tout résultat positif, un courrier d’explication concernant la maladie identifiée (ces fiches sont disponibles sur notre site, onglet actions par espèce – avortements) vous est envoyé avec copie à votre vétérinaire. Une attention particulière est à apporter vis à vis de la fièvre Q, maladie contagieuse à l’homme (zoonose). Pour plus d’informations, consultez la plaquette « Fièvre Q – Mieux la connaître » sur notre site.

Le diagnostic, première étape de la gestion d’un épisode abortif
Le résultat obtenu doit être interprété avec son vétérinaire pour confirmer l’étiologie de l’avortement. Au niveau de l’élevage, la gestion sanitaire des avortements implique une application stricte de certaines mesures par le couple éleveur/vétérinaire afin d’en limiter l’impact sur le cheptel et l’environnement, un point annuel « performances de reproduction » devant être fait pendant le Bilan Sanitaire d’Élevage. Pour plus de renseignements, n’hésitez pas à contacter votre vétérinaire ou GDS Creuse.

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