Auvergne - Rhône-Alpes : Hollande publie le ban de noces
Le chef de l'État a dévoilé mardi sa nouvelle carte des Régions qui passeront de 22 à 14. Parmi les fusions annoncées, celle de l'Auvergne et de Rhône-Alpes.
"A présent, il faut donc regarder devant soi. À ce titre, je m’inscris pleinement dans la dynamique réformatrice qui va permettre de redresser la France en simplifiant l’action publique et, avec le président de la Région Rhône-Alpes, Jean-Jack Queyranne, j’accompagnerai totalement ce mouvement structurel” : à défaut d’avoir été entendu et suivi, René Souchon a donc décidé de faire contre mauvaise fortune bon cœur et de se ranger derrière une solidarité gouvernementale suite au projet de redécoupage des Régions officialisé mardi par le chef de l’État après d’intenses tractations. Dans une tribune adressée à la presse, François Hollande a ainsi présenté et justifié cette nouvelle étape de la réforme des territoires via le passage de 22 à 14 Régions et la fusion de la Région Auvergne avec sa voisine rhônalpine scellant le sort d’une unité Massif central qui avait la préférence de nombre d'élus auvergnats.
"Une taille européenne"
Ce nouveau puzzle est censé, selon le président de la République, conférer aux régions françaises - jugées “à l’étroit” - une taille européenne et la capacité à “bâtir des stratégies territoriales”. “Demain, ces grandes Régions auront davantage de respon- sabilités, elles seront la seule collectivité compétente pour soutenir les entreprises et porter les politiques de formation et d’emploi, pour intervenir en matière de transports, des trains régionaux aux bus en passant par les routes, les aéroports et les ports”, liste François Hollande évoquant également la gestion des collèges (actuellement compétence des Départements) et lycées, l’aménagement et les grandes infrastructures. Des Régions renforcées dans leurs moyens et compétences mais gérées, promet le chef de l’État, par des “assemblées de taille raisonnable, ce qui veut dire moins d’élus”. Cette nouvelle carte, qui sera soumise au Parlement, prévoit des mariages de raison et d’autres plus inattendus, au grand dam d’un certain nombre de présidents de conseils régionaux, y compris au sein de la majorité gouvernementale. Parmi les plus prévisibles : les fusions Alsace-Lorraine, Haute et Basse Normandie, Bourgogne et Franche Comté. Déjà, l’une des plus grandes régions de France, Midi-Pyrénées, s’unira elle avec sa voisine languedocienne, malgré les réticences montpelliéraines. Les desiderata de la ministre Royal ont été partiellement entendus puisque Poitou-Charentes s’allie, non pas à l’Aquitaine, mais au Centre et au Limousin. Le non rattachement des Régions Bretagne et Pays de la Loire est lui déjà perçu comme un casus belli à Nantes et Rennes. Dernier remaniement : la fusion de la Picardie et de la Champagne-Ardenne. De fait, sept régions sont “préservées” : Aquitaine, Paca, Nord-Pas-de-Calais, Île-de-France, Bretagne et Pays de Loire, Corse.
Super régions et super “interco”
Le président Hollande a par ailleurs confirmé la disparition des conseils généraux à l’horizon 2020, précisant que leurs attributions seront pour une large part reprises par ces “super régions” et des intercommunalités renforcées elles-aussi. Tout en assurant que les communes restaient un maillon de solidarité et citoyenneté essentiel, il a annoncé l’amplification du processus d’intégration avec des intercommunalités qui devront regrouper, à partir du 1er janvier 2017, au moins 20 000 habitants contre 5 000 aujourd’hui. Avec, néanmoins, des adaptations prévues pour les zones de montagne et territoires faiblement peuplées.
Plus d'infos à lire cette semaine dans L'Union du Cantal.
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