Altitude tient le cap
Sur des marchés secoués par la guerre en Ukraine et les aléas climatiques, le groupe coopératif cantalien a bien résisté sur l'exercice 2021-2022.
Tenir la barre malgré les coups qui ont sévi en 2022, des rafales inflationnistes inédites sur les matières premières conjuguées aux affres du climat : tel a été le défi du groupe Altitude qui solde son exercice comptable 2021-2022 (d'octobre à septembre) par une progression de 11 % de son chiffre d'affaires consolidé qui s'établit à 287 millions d'euros. Une bataille d'autant plus exigeante pour une entreprise à l'essence coopérative impliquée de l'amont à l'aval des filières : « Notre priorité a été double, d'un côté aider nos adhérents à trouver des solutions pour assurer leur approvisionnement en engrais azotés, fournitures et à lisser le plus possible le poids de ces charges ; de l'autre, limiter autant que possible l'impact de cette inflation sur notre activité », a exposé Didier Boussaroque, président d'Altitude lors de l'assemblée générale à Arpajon-sur-Cère.
Tamponner l'inflation
Si 2022 a soufflé le chaud et le froid, côté pile de la pièce agricole, Didier Boussaroque se réjouit de l'effet cliquet amorcé par les lois Égalim, qui s'est traduit par des marchés haussiers tant sur les cours des broutards, des animaux de boucherie, que sur le prix du lait ou encore le cadran breton. À la clé, des niveaux de prix jamais atteints. Trois bémols cependant : le marché des veaux naissants et celui des veaux sous la mère échappent à cette dynamique, raison pour laquelle la coopérative a mis en place un programme d'accompagnement des éleveurs concernés, et le prix du lait AOP connaît une revalorisation moindre (+ 10 %). Surtout, quelle que soit la production, le bénéfice de ces cours historiques a été vite rattrapé dans les élevages par l'explosion du coût des matières premières.
Au final, sur cette activité amont et sous l'effet de ces cours, le groupe Altitude voit son chiffre d'affaires croître de 18 % en porcs (24,8 millions d'euros), 12 % en bovins-ovins (161,3 millions d'euros), 5 % en lait (70,2 millions d'euros). L'activité agro-distribution finit aussi l'exercice en positif (+ 10 %, 65,3 millions d'euros de CA) mais au prix d'efforts permanents pour sécuriser l'approvisionnement des adhérents à un coût supportable : « On a tamponné les hausses en leur faisant bénéficier de nos anciens tarifs », précise le directeur général Stéphane Coyas.
Deux secteurs ont, en revanche, connu des trajectoires défavorables : celui de la génétique après un exercice 2020-2021 où le groupement EPV avait tiré son épingle du jeu dans un marché alors baissier. Le recul de l'exercice écoulé (- 7 %) est décevant. Après deux exercices « sous Covid », atypiques mais favorables aux jardineries de proximité, l'activité distribution grand public subit un léger recul (- 5 %) mais le chiffre d'affaires reste supérieur à celui de 2019. Dans ses activités aval, le groupe coopératif a dû à la fois absorber l'envolée des charges d'énergie, de transport ou encore d'emballage et négocier régulièrement des hausses tarifaires auprès de ses clients de la grande distribution.