[Agribashing] Le salon international de l’Agriculture 2020 sous le signe du dialogue
A l’heure de l’agribashing, l’édition 2020 du Salon international de l’agriculture fait résolument le choix de l’ouverture avec son slogan « l’agriculture vous tend les bras ». Ouverture au dialogue, mais aussi ouverture à l’emploi car le secteur propose des emplois dans tous les secteurs et à tous les niveaux de formation, du CAP au Bac+5.
A l’heure de l’agribashing, l’édition 2020 du Salon international de l’agriculture fait résolument le choix de l’ouverture avec son slogan « l’agriculture vous tend les bras ». Ouverture au dialogue, mais aussi ouverture à l’emploi car le secteur propose des emplois dans tous les secteurs et à tous les niveaux de formation, du CAP au Bac+5.
« L’agriculture vous tend les bras ». Tel est le slogan de cette 56e édition du salon international de l’Agriculture (Sia) qui aura lieu du 22 février au 1er mars à Paris-Porte de Versailles. Ce salon devrait se dérouler dans une atmosphère « plutôt apaisée », selon Jean-Luc Poulain, président du Salon de l’Agriculture (Sia) et du Ceneca. « Nous voulons expliquer à nos concitoyens que s’ils souhaitent en faire leur métier, l’agriculture est ouverte, poursuit Jean-Luc Poulain. Quelles que soient les productions, et quels que soient les niveaux de formation, du CAP au Bac+5, on a besoin de compétences. »
A la rencontre de vrais agriculteurs
Au-delà de cette approche liée à l’emploi, Valérie Leroy, directrice du Sia, met l’accent sur le rôle pédagogique du salon qui est selon elle, l’une des grandes valeurs du Sia. « L’attitude du public change selon nos enquêtes : il y a 6-7 ans, son objectif était avant tout de voir des animaux, mais aujourd’hui les visiteurs viennent aussi pour rencontrer des agriculteurs. Ils ont des informations qu’ils viennent vérifier. » Ainsi, le slogan « l’agriculture vous tend les bras » veut exprimer le fait que les visiteurs vont pouvoir échanger au salon avec de vrais agriculteurs sur tous les sujets de controverses. « Il y a beaucoup d’incompréhension entre le monde rural et urbain, le monde agricole et non-agricole », reconnaît Jean-Luc Poulain.
« Bravo pour ce slogan », s’est exclamé le ministre de l’Agriculture, Didier Guillaume. « Les Français aiment les agriculteurs mais le reste de l’année ils passent leur temps à les vilipender, regrette-t-il. Ça ne peut plus durer ».
Lire aussi : Apprendre à réagir positivement et ne pas se laisser enfermer dans l’agribashing
Rat de villes et rat des champs
« Le monde agricole est en tension », souligne Bruno Cornu, professeur d’histoire contemporaine et d’histoire des sciences, détaché à l’Inrae pour réaliser une enquête sur l’histoire de la recherche agronomique. De tout temps, la France a toujours eu un rapport particulier à la vie agraire. Rappelez-vous du célèbre poème « le rat des villes et le rat des champs ». Deux raisons à cela : sa population agricole est restée importante par rapport aux autres pays avec une agriculture familiale très ancrée dans la société. De plus, l’agriculture française a la spécificité de concilier performance et qualité, ce qui est très complexe.
#Idéale, l’égérie charolaise du salon 2020
Pour le Sia 2020, l’égérie est une vache Charolaise nommée #Idéale qui vient tout droit des Monts du Beaujolais, à 45 kilomètres de Charolles, le berceau de la race. Jean-Marie Goujat, son éleveur, est un jeune agriculteur de 33 ans, installé en Gaec avec son frère Laurent et son père Bruno sur une exploitation de 187 ha et 125 vaches allaitantes. Jean-Marie est un passionné de génétique. Il présente des animaux dans les concours depuis l’âge de 6 ans et veut faire partager sa passion aux visiteurs du Sia. La race charolaise est un emblème de l’élevage français. Avec 1,6 million de tête en France, elle est la première race à viande.
Le concours général agricole souffle ses 150 bougies
Autre particularité de ce Sia 2020 : le célèbre concours général agricole va fêter ses 150 ans. C’est Napoléon III qui le lança en 1870, s’inspirant des concours agricoles qu’il avait découvert en Angleterre. « Le concours porte sur cinq familles : les animaux reproducteurs, les produits, les vins, les jeunes professionnels et les pratiques agro-écologiques », explique Valérie Leroy, et tout cela encadré par 500 commissaires et plus de 10 000 jurys.
Lire aussi : De jeunes agriculteurs osent incarner « l’agriloving » pour contrer l'agribashing