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Communication
Apprendre à réagir positivement et ne pas se laisser enfermer dans l’agribashing

Face à l’agribashing ambiant, les professionnels réagissent. Dans Terra, témoignages de deux agriculteurs qui ont décidé de suivre une formation pour apprendre à expliquer simplement leur métier, à désamorcer les conflits, à répondre aux attaques… bref, à communiquer.

© Vincent Marmuse

Agribashing. Le terme ne fait pas partie de la liste des nouveaux mots entrés aujourd’hui dans le Larousse. Pourtant, largement utilisé par les médias, rares sont ceux qui n’en connaissent pas encore le sens. Le phénomène est une critique de l’agriculture qui peut aller jusqu’à des débordements dont les agriculteurs sont victimes. Certains subissent ce dénigrement, d’autres ont décidé de réagir.

Didier Peraud, agriculteur à Plescop, près de Vannes dans le Morbihan, a choisi cette seconde voie. Pourtant, il n’a pas subi d’attaques personnelles. « Je n’ai jamais été agressé dans mes champs », confie-t-il au journal Terra, « moi, c’est l’agribashing ambiant qui m’indispose ». Alors, pour mieux communiquer, il s’est inscrit à une formation organisée par la FDSEA intitulée « Protection phytosanitaire, nous n’avons rien à cacher. Vous voulez en parler ? Dans le journal départemental, il en parle en effet volontiers.  « J’ai beaucoup évolué au niveau de mes pratique », assure-t-il.

Yves-Marie Jouan, producteur de céréales et de légumes dans le Finistère, s’est engagé dans la même direction. Il témoigne dans Terra de son agacement face à la remise en question de son métier sur Internet et dans sa vie de tous les jours. Cela peut-être une conversation avec des voisins, des parents d’élèves… « Beaucoup de choses fausses sont dites », observe-t-il. Pour répondre à ses attaques, il décide de s’inscrire à une formation organisée par la FRSEA Bretagne. Pour la quinzaine de participants, il s’agit d’apprendre à ne pas parler trop technique. « Il faut expliquer simplement ce que l’on fait et pourquoi on le fait », commente l’agriculteur dans Terra. Les opérations fermes ouvertes sont de bons moments pour faire passer les messages. « Il y a un travail de Titan à accomplir pour rétablir la vérité », mais il est bien décidé à s’y atteler. Il va communiquer sur sa recherche d’amélioration de ses pratiques au sein du groupe Déphy. « Je dispose d’outils d’aide à la décision pour gérer les phytos », assure-t-il dans le journal départemental, ce qui lui permet de diminuer son nombre de traitements. Etre en relation avec d’autres agriculteurs lui permet d’échanger mais aussi d’expérimenter. Par exemple, il teste actuellement avec sa coopérative une charte biodiversité. Nids à rapaces, nichoirs à insectes, ruches dans les parcelles, couverts mellifères… Autant d’initiatives positives qui peuvent aussi alimenter les conversations avec le consommateur. Car, il en est persuadé, « demain, pour vendre du légume, il va falloir raconter une histoire qui va avec ».

Lire aussi " Un 'observatoire' pour réagir à l'agribashing ".

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