Production d'énergie
6 conseils pour un projet en agrivoltaïsme réussi
Si l’agrivoltaïsme possède un cadre législatif propre, les projets de centrale solaire en sont encore à leur balbutiement. Les repères manquent, tant aux agriculteurs qu’aux acteurs du monde agricole, pour les guider et faire les bons choix. L’association France agrivoltaïsme, composée d’agriculteurs, d’énergéticiens et de techniciens du secteur, a publié une série de conseils pour bien se lancer.
Si l’agrivoltaïsme possède un cadre législatif propre, les projets de centrale solaire en sont encore à leur balbutiement. Les repères manquent, tant aux agriculteurs qu’aux acteurs du monde agricole, pour les guider et faire les bons choix. L’association France agrivoltaïsme, composée d’agriculteurs, d’énergéticiens et de techniciens du secteur, a publié une série de conseils pour bien se lancer.
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Face à la « multiplication des projets agrivoltaïques », l’association France agrivoltaïsme veut accompagner les acteurs de la filière, agriculteurs et énergéticiens, pour « ne pas pénaliser le développement de cette jeune filière » qui pourrait pâtir de la multiplication de « projets alibis ou opportunistes ».
Si une loi encadre l’agrivoltaïsme de manière claire, la jeune association entend favoriser un lancement de filière sain. Le guide établissant six bonnes pratiques qu’elle met à disposition sur son site invite à suivre une méthode de travail basée sur l’expertise et le suivi sur la durée des projets, avec des indicateurs mesurables. Elle suggère aussi de prendre en compte un certain nombre de points pour rendre les pratiques agricoles et énergétiques plus durables.
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Respecter les exigences règlementaires
Le guide recommande de prendre en compte les expertises sur l’environnement : eau, sols, écologie, énergie, pollutions, nuisances et agronomie. Il préconise aussi de réaliser des suivis sur les thématiques transversales de la RSE : sol, eau, énergie et organismes vivants : leur fréquence et les indicateurs doivent être adaptés au contexte et être corrélés au suivi de la production agricole. Le suivi permet ainsi d’adapter si besoin les parcs selon les évolutions du projet agricole.
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Préserver la qualité des sols agricoles
Le guide invite à s’assurer de la protection des sols et de suivre leur état physique, chimique et biologique. Il rappelle que le projet agrivoltaïque doit maintenir, voire améliorer la qualité du sol et ce, pendant et après l’exploitation. Une attention doit être portée au moment de la conception du projet au tassement en l’évitant au maximum.
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Préserver la biodiversité et les paysages
Le conseil est à la fois d’ordre esthétique et biologique. Esthétique : le projet doit s’intégrer au paysage ; biologique : le parc doit s’adapter à l’écosystème, il s’agit de ne pas couper de bosquets ou de conserver les haies. Par ailleurs, l’association recommande de mettre en place une conduite favorisant la biodiversité, que ce soit de la fauche tardive, des effaroucheurs, de la conduite à basse vitesse.
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Préserver les ressources en eau
La mise en place d’un parc de panneaux photovoltaïques peut être le moment de repenser le raccordement à l’eau potable, pour l’abreuvement des animaux par exemple ou les systèmes d’irrigation. Le conseil est de viser la réduction de l’usage d’eau en investissant dans des équipements plus efficients : outils d’aide à la décision ou permettant la baisse d’évapotranspiration, par exemple.
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Participer à la neutralité carbone
Les systèmes agricoles sont engagés, comme le reste de la population, aux ambitions de neutralité carbone à 2050, décidée au niveau européen et national. A ce titre, les projets agrivoltaïques peuvent occasionner la mise en œuvre d’un bilan carbone, sur le site du parc ou de l’exploitation. Celui-ci permettant ensuite de déboucher sur des actions « mesurables et concrètes ». Dans ce sens, l’autoconsommation d’une partie de l’électricité produite peut être favorable, tout autant qu’une consommation à l’échelle locale. Enfin, le projet lui-même doit évaluer son empreinte : cycle de vie des panneaux notamment.
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Pérenniser l’exploitation agricole et créer de l’emploi
Pour conserver l’état d’esprit de la loi qui encadre les projets agrivoltaïques, l’association recommande d’impliquer les exploitants ou futurs exploitants dans la conception du projet, aussi bien qu’un acteur tiers et indépendant : chambre d’agriculture, coopérative, bureau d’études. Le souci étant de préserver les objectifs agricoles avant la production d’énergie. Un accompagnement recommandé aussi sur la durée de vie de la centrale photovoltaïque pour « orienter l’agriculteur en cas de difficultés techniques ».