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« 4 pour 1000 » Outre-mer ou comment partager les connaissances sur la séquestration du carbone dans les sols ultramarins

Coordonnée par le Cirad en partenariat avec Inrae et l’IRD, l’étude « 4 pour 1 000 » Outre-mer dresse un bilan des stocks de carbone du sol des territoires ultramarins et propose des recommandations pour mieux intégrer ces dernier dans la lutte contre le changement climatique.

Outre mer sol agricoles
© Pascal Xicluna/agriculture.gouv.fr

L’Initiative internationale « 4 pour 1 000 » vise à mettre en place des actions concrètes pour augmenter les quantités de carbone stocké dans les sols, notamment par des pratiques agricoles et forestières adaptées. Alors que les sols métropolitains avaient faits l’objet d’une étude en 2019, les terres ultramarines n’avaient pas été observées. Pour la première fois un état des lieux des connaissances pour la Guadeloupe, la Martinique, la Guyane, La Réunion, Mayotte, Saint-Martin et Saint-Barthélemy a été réalisé.

Les territoires ultramarins jouent un rôle important malgré leur faible superficie

En matière de stocks de carbone dans les sols, les territoires ultramarins jouent un rôle important malgré leur faible superficie (15 % de celle de l’Hexagone) : ils équivalent à environ 20 % des stocks de carbone des sols de métropole. Cela s’explique essentiellement par la minéralogie originale de ces sols développés sur roches volcaniques, mais révèle également l’impact de leurs usages (forêt, prairie, canne à sucre…). Deuxième constat : les données sur le carbone du sol dans ces territoires sont incomplètes. Les sols de la Guadeloupe, de la Martinique, de Guyane et de La Réunion sont documentés de façon conséquente mais néanmoins parcellaire. En revanche, aucune information n’existe encore pour Mayotte, Saint-Barthélemy et Saint-Martin.

« Préserver les stocks élevés de carbone du sol et de la biomasse aérienne dans les territoires ultramarins »

En outre, du fait de l’importance de la forêt guyanaise - équivalant à 46 % de la superficie forestière métropolitaine - le carbone stocké dans la biomasse aérienne de ce territoire a spécifiquement été abordé dans le cadre de cette étude. Il en ressort qu’il équivaut à 120 % du carbone aérien des forêts métropolitaines.

Pour répondre aux objectifs de l’Initiative « 4 pour 1 000 » et de la Trajectoire 5.0, lancée en 2019 par le ministère en charge des Outre-mer, l’étude « 4 pour 1 000 » outre-mer formule une série de recommandations. Il faut en premier lieu préserver les stocks élevés de carbone du sol et de la biomasse aérienne dans les territoires ultramarins et limiter leur diminution.

Cinq actions de recherche recommandées

Par ailleurs, cinq actions de recherche sont recommandées pour y contribuer :

  • Accroître la connaissance des stocks de carbone du sol et des bilans de gaz à effet de serre dans les territoires ultramarins pour mesurer les retombées des politiques publiques de lutte contre le changement climatique.
  • Adapter les méthodes de quantification des capacités de stockage du carbone dans les sols pour transposer le Label bas-carbone aux conditions et cultures tropicales.
  • Renforcer les travaux sur la dimension sociale – à ce jour peu explorée – pour favoriser les innovations et l’adoption de bonnes pratiques.
  • Développer des approches coconstruites d’évaluation de scénarios agroécologiques à l’échelle de chaque territoire ultramarin.
  • Créer des espaces de dialogues entre acteurs scientifiques, politiques, agricoles et forestiers, pour mieux intégrer les territoires d’outre-mer dans les engagements français et européen en matière de lutte contre le changement climatique.

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