Wisium met au point une nouvelle matrice de formulation pour mieux tenir compte de la digestibilité des protéines par les porcelets
La firme service a calculé la teneur en protéines digestibles par les porcelets des matières premières utilisés dans sa nouvelle gamme d’aliments de sevrage.
La firme service a calculé la teneur en protéines digestibles par les porcelets des matières premières utilisés dans sa nouvelle gamme d’aliments de sevrage.
« Les porcelets ne digèrent pas de la même manière les protéines contenues dans les aliments que les porcs en croissance », affirme Arnaud Samson, responsable R & D porc Wisium France. Une évidence pour un nutritionniste ou un physiologiste, tant le système digestif du porcelet sevré est beaucoup moins mature que celui d’un porc charcutier, et que ses capacités sécrétoires (enzymes, acides) et d’absorption sont encore très peu développées. Mais, de façon surprenante, les formulateurs d’aliments n’utilisent habituellement que les mesures de digestibilité de la protéine réalisées sur les porcs en croissance pour caractériser les matières premières incorporées dans les aliments premier âge ! « Ces mesures sont onéreuses et difficiles à réaliser sur de jeunes animaux », s’excuse-t-il. Le service R & D de Wisium s’est attaché à combler cette lacune pour le lancement de sa nouvelle gamme d’aliments porcelets Wean’up. « Nous sommes les premiers à développer notre propre matrice de formulation permettant de tenir compte de la digestibilité de la protéine spécifiquement par le porcelet sevré », explique Agnès Mary, chef produit premier âge Wisium. Pour cela, la firme service a mené des essais de digestibilité iléale sur des porcelets, permettant de définir ce critère pour chacune des principales matières premières utilisées dans les aliments de sevrage. La base de données a été complétée par une revue bibliographique, qui a aussi permis de caractériser la digestibilité des huit acides aminés essentiels. « Nous avons rapidement constaté que la digestibilité 'porcelets' de la protéine contenue dans les matières premières n’a pas grand-chose à voir avec celle des 'porcs charcutiers'. Elle est généralement plus faible en moyenne, avec cependant de fortes disparités selon les matières premières : de -12,8 à + 5 points ! »
Les capacités digestives du porcelet mieux prises en compte
Wisium a ensuite mené des essais comparatifs entre des aliments formulés d’un côté avec la matrice « porc charcutier » et de l’autre la matrice « porcelet ». « Le porcelet répond linéairement à une augmentation de la protéine digestible 'porcelet' par un gain de croissance, alors que la réponse à une augmentation de la protéine digestible 'porc charcutier' est nettement plus variable », constate Arnaud Samson. Ces essais sont donc bien la preuve, selon lui, que la nouvelle matrice Wisium prend bien en compte les capacités digestives réelles des porcelets. « Elle nous permet également d’optimiser les performances dans un contexte 'basse protéine', en gardant un minimum de protéine digestible dans l’aliment. »
D’autres essais prouvent que la fréquence des diarrhées s’accroît linéairement quand le taux de protéine indigestible caractérisé par la matrice « porcelet » augmente. La corrélation entre ces deux critères est nettement moins bonne avec la matrice « porc charcutier ». « La matrice de formulation 'porcelet' permet donc également d’optimiser la santé intestinale des porcelets en réduisant la présence de protéine indigestible dans le gros intestin. »
Cependant, Arnaud Samson souligne que l’optimisation de la digestibilité de la protéine n’est pas suffisante pour minimiser la teneur en protéine indigestible de la ration. Il faut notamment réduire les apports en lysine digestible quand les apports en protéines sont bas. « Si la lysine est apportée en excédent par rapport au potentiel de l’aliment permis par le niveau de protéine digestible, l’oxydation par l’organisme de cette lysine excédentaire coûte très cher en termes de dépense énergétique. » Autrement dit, un niveau de lysine élevé dans un aliment contenant un faible taux de MAT pour contenir les troubles digestifs ne permettra pas d’améliorer les croissances, bien au contraire.
Il rappelle également que certains acides aminés jouent un rôle très important dans la santé intestinale du porcelet. « Un challenge immunitaire semble induire une augmentation des besoins de ces acides aminés », constate-t-il. Par ailleurs, les bactéries pathogènes utilisent la protéine indigestible quand la ration n’est pas assez pourvue en fibres fermentescibles. « Ce qui signifie que le porcelet est plus tolérant à cette protéine indigestible lorsque la fibre fermentescible est apportée en quantité suffisante », conclut Arnaud Samson.