Aller au contenu principal

Wine Paris, des débuts prometteurs à confirmer

Installer un salon international du vin dans la capitale française, tel est le pari de Wine Paris. La première édition, qui s’est tenue du 11 au 13 février 2019, a validé le potentiel d’un tel salon. Reste à transformer l’essai. Retour sur les débuts de ce nouvel événement annuel avec Pierre Clément, président de Vinovision Paris, coorganisateur du salon avec Vinisud et Comexposium.

Vous annoncez 26 700 visiteurs professionnels pour cette première édition. La dernière édition de Vinisud en avait accueilli 25 500. Est-ce que ce premier résultat vous satisfait ?

Nous avons atteint le seuil que nous nous étions fixé avec aussi près de 2000 exposants. À moins de 20 000 visiteurs, ça aurait été un échec. Ce résultat montre que le salon répond à une attente. Il faut maintenant le développer. De toute façon nous n’avons pas le choix. Le monde des salons professionnels a évolué. Le modèle du passé ne fonctionne plus. La facilité et le coût d’accès et d’hébergement sont devenus des critères majeurs, même pour les visiteurs français. Les acheteurs ne peuvent plus passer deux ou trois jours à un endroit puis deux ou trois jours dans un autre lieu. Ils veulent quelque chose d’efficace. Paris permet de répondre à ce côté pratique avec de bonnes conditions d’accueil.

Quelle a été la part de visiteurs étrangers ?

Nous avons accueilli 30 % d’étrangers ce qui positionne bien le salon comme un événement international (1). Parmi eux, 51 % étaient issus des États-Unis, de la Belgique, du Royaume-Uni, de l’Allemagne et des Pays-Bas. Le pourcentage seul ne veut cependant pas dire grand chose. Ce que nous recherchons c’est la qualité des contacts. Il faut qu’il s’agisse d’importateurs et d’acheteurs qui viennent faire des affaires.

Wine Paris est-il représentatif de l’ensemble du vignoble français ?

Nous représentons 80 % des surfaces viticoles. Pour arriver à 100 %, il faut qu’on arrive à un changement de mentalité. Il faut se mettre dans la peau de l’acheteur et lui donner ce qu’il recherche. Il faut essayer de s’unir pour créer une place de marché unique à Paris. Il y aura toujours de la place pour des événements régionaux mais si notre salon ne fonctionne pas, il n’y aura pas d’autre salon professionnel international qui fonctionnera en France. Il faut se grouper pour le bien de tous. Pourquoi pas un pavillon Vinexpo dans Wine Paris ?

Quels sont les atouts de Wine Paris par rapport à Prowein qui accueille plus de 6 800 exposants et 60 000 visiteurs ?

Nous ne voulons pas faire un autre Prowein mais rester à taille humaine. À Prowein, la surface occupée par les exposants français est ridicule. Ils sont noyés dans la masse. En plus nous y allons tous en ordre dispersé. Notre approche avec les pavillons régionaux qui ont le soutien des régions et des interprofessions, c’est un peu une révolution. Il y a un partenariat. Notre salon doit rester accessible aux petits opérateurs qui sont nombreux et montrent la différence du vignoble français.

Quelles évolutions sont prévues pour le salon de l’an prochain ?

Pour l’instant, nous avons mis l’accent sur les États-Unis et l’Europe pour le visitorat étranger mais après cette première édition, nous allons pouvoir investir en promotion et communication pour aller vers l’Asie. Nous ne devons pas pour autant négliger la clientèle du CHR et des cavistes. C’est aussi celle que nous visons en venant à Paris. 70 % des régions viticoles présentes cette année nous ont d’ores et déjà confirmé une présence plus importante l’an prochain. Il nous faut encore notamment convaincre certains opérateurs en Bourgogne ainsi que les marques de champagne. Elles sont encore trop peu présentes, c’est dommage.

(1) Parmi les 2 000 exposants, 16 % étaient étrangers, principalement venus d’Espagne et d’Italie (10 %), puis de Grèce, Hongrie, Portugal, Croatie et États-Unis.

Propos recueillis par Catherine Gerbod

Deux salons professionnels à Paris en 2020 ?

Wine Paris s’est lancé sur un rythme annuel. Il est né de l’association de Vinisud, le salon de Montpellier et de Vinovision Paris, le salon des vins septentrionaux qui n’a connu que deux éditions (5 000 visiteurs en 2018). Il est développé par Comexposium qui a racheté Adhesion Group, l’organisateur de Vinisud.

En 2020, le face-à-face entre les deux salons aura lieu à Paris puisque Vinexpo a annoncé une édition parisienne du 13 au 15 janvier 2020 alors que le 2e Wine Paris est prévu du 10 au 12 février 2020. L’intérêt pour la filière et les professionnels d’avoir deux salons à Paris à un mois de distance pose évidemment question.

La fréquentation de Vinexpo Bordeaux sera particulièrement scrutée cette année. Le salon bordelais a avancé sa date et se déroulera du 13 ou 16 mai 2019. Il accueille, le 14 mai, un symposium qui sera consacré à l’impact du changement climatique pour la filière des vins et spiritueux et reconduit son Wow ! dédié aux vins en bio et biodynamie. Il développe aussi l’offre spiritueux. Vinexpo est géré par la CCI de Bordeaux-Gironde qui en a fait une marque déclinée aussi à Hong-Kong, New-York, Shanghai et de façon itinérante (Vinexpo Explorer).

Voir plus loin

Paris, un fort potentiel de consommation

Une étude sur la consommation de vin dans les grandes agglomérations du monde menée par Wine Paris et le Wine and Spirit Institute du groupe Inseec Business School plaçait Paris en tête des agglomérations consommatrices de vin avec 5,32 millions d’hectolitres de vin consommés en 2017 (l’équivalent de 709 millions de bouteilles). La conurbation de la Ruhr (Essen, Dortmund, Duisbourg) était au second rang suivie par Buenos Aires, Milan et Londres, puis New York et Los Angeles, Rome, Berlin et Tokyo.

Paris et la région parisienne disposent d’un réseau de plus de 20 000 restaurants, cafés, bars et hôtels. S’y ajoutent 1315 hypers et supermarchés et 1100 cavistes spécialisés pour arriver à une zone de distribution très dense comptant plus de 23 570 points de vente de vin. Paris est également une capitale mondiale du tourisme privé et du tourisme d’affaires.

Les plus lus

Le boîtier Héléos communique avec le Smartphone du viticulteur, qui peut suivre en temps réel les statistiques d'irrigation.
Aquadoc lance deux solutions pour moderniser les anciennes bornes BRL et faciliter le suivi de l’irrigation
Avec le boîtier Héléos et la Tubulure S-900-H, Aquadoc propose de transformer une ancienne borne d’irrigation BRL en un outil…
Vendanges : trois, deux, un, partez !

En cette mi-août, place à la préparation des vendanges ! Estimation des rendements, échantillonnage et dégustation de baies,…

Vendanges dans la Marne
La production viticole 2024 annoncée inférieure à 2023

Selon les premières estimations établies au 1er août 2024, publiées par Agreste, la production viticole se…

Un simple tuyau branché sur la cheminée de la cuve permet de récupérer le CO2 pendant les fermentations par voie passive.
C’est parti pour l’achat et la vente de CO2 issu des fermentations alcooliques

La start-up bordelaise W Platform lance CO2 BIO, la première plateforme française dédiée à l’achat et à la revente de CO2…

La grue de débardage évite de devoir manutentionner les caisses à la main.
Vendanges manuelles : cap sur l'allègement

Pour les adeptes des vendanges manuelles, voici quelques astuces pour alléger la tache. Entre une grue de débardage, des…

Le vigneron du Beaujolais, Benjamin Passot, a inventé un système de thermorégulation avec une pompe de piscine.
Astuces de vignerons : best of vinifications

En cette période de pré-vendanges ou de démarrage des vendanges, voici un petit récapitulatif des bricolages pour le chai les…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Vigne
Consultez les revues Réussir Vigne au format numérique sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters des filières viticole et vinicole