Vers une agro-écologie
des objectifs est de généraliser les fermes Dephy.
Stéphane Le Foll a présenté, fin janvier dernier, son programme baptisé « 2015-l'An 1 de l'agro-écologie ». Un programme en sept plans, dont le nouvel Ecophyto 2, censé balayer les mauvais résultats du premier. Les autres volets : plans Eco-antibio, semences et agriculture durable, pour le développement durable de l'apiculture, énergie méthanisation autonomie azote, ambition bio 2017 et protéines végétales, concernent moins la viticulture.
Passer de 1000 à 30 000 fermes Dephy
L'objectif du plan Ecophyto 2 est une nouvelle fois ambitieux : réduire l'emploi de produits phytosanitaires de 25 % d'ici 2020 et de 50 % d'ici 2025. Un objectif d'ores et déjà décrié par de nombreux instituts et syndicats.
Pour y arriver, le ministre se base sur les préconisations du rapport de Dominique Potier. La principale consiste en une diffusion du système des fermes Dephy à un plus grand nombre d'exploitations. De 1 000 fin 2014, le ministère souhaite passer à 30 000. Le recours à des agroéquipements plus performants ainsi qu'à l'agriculture bio seront encouragés. Et tout cela, notamment via un élargissement de la taxe sur les phytos à des produits qui n'étaient jusqu'à présent pas concernés.
Parallèlement à cela, le ministre souhaite accélérer le retrait de substances dangereuses pour la santé, même si, estime-t-il, le premier plan Ecophyto a permis d'éliminer 80 % des plus nuisibles. Le développement des GIEE (Groupement d'intérêt économique et environnemenal) et de leur animation sera une autre priorité, tout comme l'expérimentation de certificats d'économie de produits phytos (CEPP) pour les distributeurs.
Les viticulteurs prêts à prendre ce virage
Pour le ministre, les agriculteurs, viticulteurs en tête, sont prêts à prendre ce virage. Et de s'appuyer sur les résultats d'une enquête BVA, qui met en exergue que 93 % des sondés sont déjà impliqués dans au moins deux démarches de baisse des phytos ou de protection des sols, et que 42 % font déjà de l'agro-écologie.
Un outil d'auto-évaluation
Rien de tel que de faire le point sur ses pratiques pour voir ses marges d'amélioration. C'est sur ce principe que s'appuie le futur outil web de diagnostic agro-écologique élaboré par l'Acta et le ministère de l'Agriculture. L'utilisateur renseigne ses pratiques culturales et économiques.
Un code couleur lui signifie s'il est particulièrement performant ou pas. Il peut ensuite se comparer aux résultats des années passées ou des voisins. Le site lui propose des pistes de progrès et des fiches de connaissance sur chaque pratique. Cet outil est actuellement en phase de test et sera utilisable par tous au second trimestre 2015.