Foncier
Vendanges sauvages d’une parcelle de vigne appartenant à LVMH
La Confédération paysanne a récolté plus de 1,5 tonne de raisins le 28 août d’une parcelle du Château d’Esclans pour dénoncer l’accaparement des terres.
La Confédération paysanne a récolté plus de 1,5 tonne de raisins le 28 août d’une parcelle du Château d’Esclans pour dénoncer l’accaparement des terres.
La Confédération paysanne a organisé le 28 août des vendanges sauvages dans une parcelle de vigne du Château d’Esclans, domaine du Var repris en 2019 par le géant du luxe LVMH aux mains de Bernard Arnault. L’objectif du syndicat minoritaire agricole : « dénoncer l’accaparement du foncier agricole et la financiarisation qui en découle », selon un post Facebook. « La loi Sempastous, censée encadrer ces montages sociétaires, n’empêchera pas ces comportements prédateurs. Reprenons la terre à la finance ! Vite une loi foncière à la hauteur ! », écrit la Confédération paysanne.
Dimanche matin, 300 personnes selon Les Soulèvements de la Terre qui a rejoint le mouvement (200 selon l’AFP) se sont donné rendez-vous sur la parcelle et après la distribution de 200 sécateurs ont commencé à couper des grappes de raisin.
Action coup de poing de la @ConfPaysanne avec @lessoulevements dans le Var contre l'accaparement du foncier. Lancement d'une vendange militante d'un domaine racheté par @LVMH @chateaudesclans pic.twitter.com/acyXHywM09
— Conf' Paysanne (@ConfPaysanne) August 28, 2022
« Suite à la vendange rapide d’1,5 tonne de raisins, nous avons déambulé parmi les vignes puis sur la départementale jusqu'à la future cave de LVMH, encore en chantier. Nous y avons alors déployé des pressoirs et foulé le raisin pour en faire plus de 1000 litres de jus redistribué aux participants […] », écrit l’organisation qui déclare « avoir ainsi repris sa part des anges ».
L'enjeu c'est de dénoncer l'accaparement des terres à travers des grosses sociétés
LVMH a pris le contrôle en 2019 de ce domaine de 267 hectares, dont 74 hectares en vignes AOP côtes-de-provence, en acquérant 55% des parts via sa filiale Moët Hennessy. « L'enjeu, c'est de dénoncer l'accaparement des terres qui a lieu aujourd'hui à travers des grosses sociétés qui se revendent des parts financières entre elles et qui échappent à tous les outils de régulation et de répartition des terres agricoles », a expliqué Sylvain Apostolo, porte-parole de la Confédération paysanne dans le Var, selon nos confrères d’Agra Presse.
L'action s'est déroulée dans le calme, sous l'œil de gendarmes et d'agents de sécurité du domaine qui ne sont pas intervenus pour stopper la vendange de ces quelques rangs de vigne.
Contacté par Reussir.fr, le groupe LVMH n’a pas réagi à l’heure où nous publions cet article.