Vallée du Rhône
Une procédure de sauvegarde pour Raphaël Michel
« L’ensemble des fournisseurs de vin seront payés », assure maître Guilhem Bremond, avocat de Raphaël Michel. Cette entreprise de négoce a obtenu, le 24 octobre auprès du tribunal de Commerce de Montpellier, une procédure de sauvegarde pour une période de quatre mois. Le gel des créances ne devrait affecter que les banques, qui ont largement financé l’appareil industriel, notamment les installations récentes de Piolenc, dans le Vaucluse. Alexandre Desroches, dirigeant de l’entreprise depuis la mise en examen de Guillaume Ryckwaert le 29 juin dernier, compte également renégocier les encours bancaires à court terme auprès des établissements financiers, pour assurer ses achats renchéris par une hausse des cours occasionnée par « une récolte en baisse de 30 % ». Le tribunal de Commerce de Montpellier a désigné deux administrateurs, Bruno Berthelet (Avignon) et Olivier Fabre (Montpellier).
Une fraude sur près de 450 000 hectolitres
Guillaume Ryckwaert, PDG de Raphaël Michel, assurait en avril dernier que sa société était le « leader des négociants assembleurs en France » et « premier vraqueur de France » et visait 80 millions d’euros (M€) de chiffre d’affaires en 2017, après avoir levé, les années précédentes, 50 M€ de fonds. La fraude révélée par les douanes de Marseille, diligentées par le procureur de Carpentras, porte sur près de 450 000 hl de vins IGP et sans IG vendus ces trois dernières années pour l’essentiel sous des AOP de la vallée du Rhône. Raphaël Michel dispose de domaines au Chili et dans le Languedoc, d’un site de stockage à Piolenc, de vinification rénové dans l’ancienne cave de Saint-André de Roquepertuis (Gard) depuis 2015 et loue des installations vinicoles à la cave des Coteaux de Visan (Vaucluse).