Transport du vin : six conseils pour bien choisir vos prestataires
Le transport des commandes doit faire l’objet de procédures rigoureuses, à commencer par le choix des transporteurs. Voici quelques conseils pour faire le tri.
Le transport des commandes doit faire l’objet de procédures rigoureuses, à commencer par le choix des transporteurs. Voici quelques conseils pour faire le tri.
Acheminer ses bouteilles de vin jusqu’à ses clients est une étape cruciale pour le vigneron. Car un client qui vit une mauvaise expérience de livraison est souvent un client perdu, même si la responsabilité du problème incombe au transporteur. Voici les recommandations de plusieurs experts du secteur pour bien choisir ses prestataires de transport.
1. Étudier les tarifs en fonction des services proposés
Très souvent, pour les vignerons, le premier critère de choix du transporteur est le tarif. Avec l’augmentation des prix du carburant, selon les destinations des commandes et les volumes expédiés, l’impact du transport peut passer de moins de 1 euro à 4 ou 5 euros par bouteille. « La part du transport dans le prix de la bouteille ne doit pas excéder 1 euro à 1,50 euro, pour des vins vendus à moins de 20 euros TTC, conseille Didier Jaquet, directeur du programme MSc Wine Management de la School of Wine & Spirits Business de BSB. Les frais de port ne doivent pas constituer un blocage pour les ventes. »
Les tarifs appliqués par les transporteurs varient fortement en fonction du service proposé : messagerie ou transport de palettes, délais de livraison, horaires, groupage-dégroupage, températures maîtrisées… Certains transporteurs proposeront des services « sur-mesure », adaptés à la typologie diversifiée des clients. Des services souvent les plus efficaces, mais aussi les plus chers.
Il est donc judicieux de mettre en regard les barèmes tarifaires de différents transporteurs avec ses propres besoins et la qualité du service, avant de choisir. « La messagerie est un service très flexible que l’on choisira pour des commandes inférieures à vingt ou trente caisses, ou pour des vins haut de gamme, illustre Didier Jaquet. Au-dessus, cela devient trop cher et on s’orientera vers un gros transporteur. »
2. Veiller à ce que le transporteur maîtrise la température
Le transporteur doit tenir compte de la sensibilité du vin aux variations de température, à la lumière, aux vibrations et chocs. Il doit idéalement proposer un transport en conteneurs climatisés ou camions frigorifiques, surtout en été et sur les longues distances.
3. Opter pour un transporteur qui respecte les délais
Le respect du délai de livraison est évidemment un point crucial. Pour Charles-Louis de Vogüé, directeur régional Champagne-Ardenne-Est chez Géodis Distribution & Express, la proximité du transporteur, à la fois vis-à-vis du vigneron et de ses clients, apporte une plus grande réactivité. « Mieux vaut choisir un transporteur avec un très bon maillage d’agences au niveau national, estime-t-il. Cela permet un passage plus fréquent des livreurs et des délais plus courts de livraison. »
Il est aussi conseillé d’opter pour un transporteur professionnel en capacité de gérer les pics d’activité des expéditions, tout en respectant des délais de livraison corrects.
4. Miser sur la flexibilité dans les options de livraison
Pouvoir choisir la date, l’horaire ou le lieu de livraison sont des options très appréciées des clients, particuliers comme professionnels. « Aujourd’hui, il n’est plus possible d’annoncer un créneau de livraison de 24 heures, indique Charles-Louis de Vogüé. Avec la digitalisation de nos services, nous sommes capables de notifier, la veille de la livraison, un rendez-vous de passage à la demi-journée. Nous resserrons le créneau à 3 heures le matin même. Et nous appelons le client 30 minutes avant l’arrivée du livreur. »
Marc Brissiaud, dirigeant de Mail Boxes Etc (MBE) en Champagne, constate également une demande croissante des livraisons en Points Relais. Choisir un transporteur qui propose cette option, pratique et souvent moins onéreuse, peut s’avérer utile si vous avez beaucoup de clients particuliers et une e-boutique.
5. Vérifier la qualité du service après-vente
L’objectif est que les colis arrivent à temps et en bon état. Pour cela, le suivi des livraisons doit être rigoureux. « Le transporteur doit pouvoir donner au client, en temps réel, la réalité du chemin de la livraison », avance Charles-Louis de Vogüé.
Si une commande est endommagée, perdue ou arrive avec un fort retard, il est important d’avoir choisi un prestataire réactif, disponible, assurant un service après-vente (SAV) de qualité. Ici encore, la proximité du transporteur prime. « C’est toujours un interlocuteur proche géographiquement qui assure le SAV téléphonique, explique Marc Brissiaud. C’est plus agréable et plus efficace que si le vigneron doit échanger avec une plateforme éloignée. »
La digitalisation des services pourra parfois être utile et rapide : prise de photos du dommage en direct et transfert au SAV, dépôt de formulaire de réclamation en ligne, etc.
6. Le transporteur doit bien connaître la réglementation
Les experts s’accordent à recommander de travailler avec un prestataire qui maîtrise parfaitement la réglementation du transport du vin. Ce point est d’autant plus important si vous expédiez à l’export. « Nous réalisons les formalités douanières pour nos clients car elles constituent parfois un vrai casse-tête, illustre Marc Brissiaud. Des formalités administratives incorrectes peuvent même bloquer une livraison. Cela demande une vraie expertise du prestataire. »
Refacturation : le franco est incontournable
« Pour la vente directe aux particuliers (B2C), travailler en franco de port est incontournable », considère Didier Jacquet, directeur de la Burgundy School of Business. Il conseille de réaliser une étude détaillée des coûts de transport, pour qu’ils impactent le moins possible la marge. Cette étude doit se baser sur un appel d’offres auprès de plusieurs transporteurs qui fourniront leurs barèmes tarifaires en fonction des volumes, destinations et prestations proposées.
Estimer un coût moyen de transport par bouteille
« Il faut estimer une moyenne du coût de transport à la bouteille, en pondérant en fonction des zones géographiques et attentes des clients les plus représentatifs et intégrer ce coût aux prix franco », explique l’expert. « Dans sa comptabilité, il est important de détailler ce qui est facturé aux clients et ce qui est dépensé, sur le poste transport, ajoute-t-il. Le calcul de la différence entre les deux permettra d’ajuster la part du transport dans les tarifs appliqués en B2C. »
Témoignage : Gaëlle Reynou-Gravier, vigneronne du Domaine de Perreau, à Saint-Michel-de-Montaigne en Dordogne
« Un service de livraison rigoureux se paie cher »
Bien emballer les bouteilles pour limiter la casse
Le soin apporté à l’emballage des colis participe à limiter les problèmes de livraison. Un carton vertical est plus adapté, car le vin s’agite moins dans les bouteilles transportées la tête en haut. Une indication de mise en garde « ce côté est en haut » est alors utile. De bonnes alvéoles de protection doivent être présentes entre les bouteilles.