Sélection massale de la vigne : comment la mettre en œuvre ?
Complémentaire de la sélection clonale, la sélection massale a le vent en poupe. Pour bien la réussir et éviter de propager des virus au vignoble, quelques règles sont à suivre.
Complémentaire de la sélection clonale, la sélection massale a le vent en poupe. Pour bien la réussir et éviter de propager des virus au vignoble, quelques règles sont à suivre.
De plus en plus de vignerons intègrent quelques parcelles issues de sélection massale à leur vignoble. Cette pratique est un moyen de conserver du matériel végétal ancien, en particulier celui repéré comme ayant un bon potentiel de résilience. Elle permet aussi d’augmenter la diversité génétique sur son exploitation. Voici quelques clés pour mettre en œuvre une sélection massale réussie.
En amont, il est conseillé de prendre attache avec son pépiniériste pour anticiper les conditions de réalisation de la sélection. La première étape consiste à fixer les critères recherchés dans le matériel végétal : rendement, adaptation à la sécheresse, aptitudes œnologiques, etc.
Confirmer le potentiel sur deux ou trois millésimes
« En saison végétative, le travail d’observation doit être précis, on doit repérer les ceps au bon potentiel selon les critères fixés et les marquer, explique Olivier Thevenon, conseiller viticole à la chambre d’agriculture du Var. Ce potentiel est à confirmer sur deux ou trois millésimes minimum. » On se concentrera sur des parcelles plantées avant les années soixante-dix, qui ne sont a priori pas issues de sélection clonale. Il faudra veiller à marquer des ceps d’aspect homogène et exempts de symptômes de maladies ou de carences.
L’hiver qui suit la dernière prospection, pour chaque pied sélectionné, il est recommandé de prélever un échantillon de sarments de 10 cm et de faire un test de dépistage de viroses (court-noué et enroulement viral) en laboratoire agréé. « Ce test coûte environ 20 euros HT, précise le conseiller. Il est important pour écarter les pieds virosés. » On récupérera les bois de taille des ceps sains, qui « devront être conservés autour de 4 °C et avec une humidité suffisamment stable ».
Une activité qui fait l’objet d’une déclaration auprès de FranceAgriMer
Au printemps, les bois conservés pourront être multipliés en mélange et greffés chez le pépiniériste. Il s’agit d’une activité de « pépinière privée », qui fait l’objet d’une déclaration auprès de FranceAgriMer et pour laquelle la réglementation relative à la lutte contre la flavescence dorée devra être respectée. Les nouveaux plants pourront être plantés l’année suivante ou greffés en place.