Sécheresse 2023 : quel impact sur les rendements de blé, maïs et de la vigne, selon Weenat ?
Après un début d’année sec, les pluies de mai et juin ont changé la donne mais le spectre d’une nouvelle sécheresse pour cet été 2023 est-il définitivement écarté ? Et comment s’annoncent les prochaines récoltes en blé, maïs et vigne ? La start-up nantaise livre quelques éléments de réponses.
Après un début d’année sec, les pluies de mai et juin ont changé la donne mais le spectre d’une nouvelle sécheresse pour cet été 2023 est-il définitivement écarté ? Et comment s’annoncent les prochaines récoltes en blé, maïs et vigne ? La start-up nantaise livre quelques éléments de réponses.
Comment se profile la moisson 2023 de blé, la récolte de maïs et la vendange 2023 ? La start-up nantaise Weenat avance des éléments de prévisions avec son dernier baromètre AgroMétéo, basé sur la situation hydrique de la France au 20 juin dernier.
Blé tendre : des rendements susceptibles d’être pénalisés
« Si la sécheresse se poursuit jusqu’à fin juin, les rendements en blé tendre seront pénalisés » alerte Weenat dans son baromètre transmis à la presse ce 28 juin.
La start-up rappelle que pour suivre une croissance normale le blé tendre doit recevoir au moins 250 mm d’eau entre le 1er avril et le 30 juin. Or « au 20 juin, de nombreuses zones n’ont toujours pas atteint le seuil de 250 mm, en particulier dans le nord de la France » observe Pierre Giquel, responsable produit et ingénieur agronome chez Weenat qui établit une carte de France au 20 juin du manque de précipitation pour atteindre ce seuil. La lecture de la carte laisse augurer des baisses de rendements dans une grande moitié nord de la France s’il ne pleut pas davantage au cours des 10 prochains jours.
Maïs : un début de campagne prometteur
Pour le maïs, Weenat s’intéresse au cumul des températures (en base 6) entre le 1er mai et le 20 juin, et souligne que l’on « on constate par exemple que le développement du maïs grain est très bon dans le Sud-Ouest de la France ».
« Même constat du côté du maïs fourrage » poursuit le baromètre qui pointe même sur l’une des petites régions agricoles de la Meuse qui « enregistre un cumul de température en base 6 de 20% au-dessus des valeurs climatologiques des 10 dernières années ».
La start-up rappelle que l’on estime pour les variétés précoces de maïs fourrage que la date de floraison est atteinte entre 825 et 870 degrés jours en base 6. Puis lors ces cumuls atteignent 1390 à 1500 degrés jours (en base 6), la date de récolte approche.
Pour rappel, les degrés jours en base 6 correspondant à la moyenne entre la température maximale et minimale de la journée à laquelle on enlève la température de référence appelée « zéro de végétation » qui est de 6° pour le maïs.
Vigne : le millésime 2023 en bonne voie ?
Quid des vignes ? « Il est encore (un peu) trop tôt pour se prononcer », reconnait Weenat qui souligne dans son baromètre que le cépage Chardonnay « se développe pour l’instant très bien ». Contrairement aux années précédentes, le gel de printemps a peu impacté les viticulteurs et les dates de floraison sont en avance sur la plupart des secteurs.
S’intéressant plus spécifiquement aux trois régions viticoles du Chardonnay - le Languedoc Roussillon, le Champagne et le Chablis -, Emmanuel Buisson, directeur recherche et innovation et docteur en sciences de l’atmosphère pour Weenat analyse : « les vignes sont en fleurs depuis le 20 mai dans le Languedoc-Roussillon, car l’hiver a été très doux sur le pourtour méditerranéen. En Champagne et à Chablis, on observe une date de floraison d’environ 10 jours d’avance, malgré une date de débourrement très proche de la moyenne ».