Quand l’œnotourisme s’invite dans les chais
Au-delà des aspects techniques, la forme et l’apparence des cuves revêtent aussi un intérêt œnotouristique. À condition d’y mettre le prix.
Au-delà des aspects techniques, la forme et l’apparence des cuves revêtent aussi un intérêt œnotouristique. À condition d’y mettre le prix.
D’une belle couleur aubergine, les cuves du constructeur italien Lasi ont attiré plus d’un regard lors du dernier Vinitech. Hélas, l’apparat a un prix. Et non des moindres, puisqu’il faut quasiment doubler le prix par rapport à de l’inox classique, estime la firme. « À notre niveau, nous avons peu de clients pour ce type de produits », relève de son côté Jean-François Duc, responsable commercial pour le groupe Serap. Les demandes émanent surtout de propriétés de renom. « Nous avons récemment réalisé des cuves tronconiques avec un pied central, pour rappeler le verre à dégustation, dans un gros château bordelais », rapporte-t-il.
« Les cuves deviennent un outil de promotion »
Pour Patrick Houtrique, directeur général de Bio-Inox, certaines requêtes sont parfois irréalisables. « Il nous est arrivé qu’un château nous demande des cuves en inox toutes noires, ce qui était impossible, confie-t-il. En Italie, beaucoup de sociétés se sont spécialisées dans les habillages en films thermorétractables. Mais je ne suis pas sûr que cela tienne dans le temps. » Malgré tout, il reconnaît les atouts de tels équipements en termes d’œnotourisme. « Il est vrai que les visiteurs étrangers et notamment les chinois, sont amateurs de belles choses, et d’inox brillant », commente-t-il.
Mais la customisation ne s’arrête pas aux choix de la forme ou de la couleur, comme en témoigne Bruno David, gérant de GD-Industries. « Nous avons de plus en plus de demandes concernant la personnalisation des cuves en inox, observe-t-il. Via des ardoises gravées au laser ou grâce à des opérations de sablage. » Ces lettrages vont parfois jusqu’à 25 cm de haut. « Les retombées médiatiques peuvent être importantes, explique Bruno David. Dès lors, les cuves deviennent un véritable outil de promotion, notamment grâce aux réseaux sociaux. » Le château Vieux Chevrol, à Lalande de Pomerol, en est le parfait exemple. « Au début, on voulait surtout un outil fonctionnel, explique le vigneron, Jean-Pierre Champseix. Mais le constructeur nous a quasiment offert la personnalisation. Aujourd’hui, nous utilisons vraiment le chai comme un outil de communication, pour les visites mais aussi grâce aux images sur Facebook. Et je peux dire que la gravure sur cuves est systématiquement la première chose que les touristes prennent en photo en entrant chez nous. » Quant aux adeptes du bois, ils peuvent désormais se tourner vers les services de Metalinox, qui propose des cuves en inox entièrement recouvertes de chêne. « Il y a un petit effet isolant, souligne le directeur général de la firme, Jacques Dupaillon. Mais le but recherché est esthétique. »