Analyse
Plus de Brett dans les vins à faible teneur en sulfites
Selon une étude conduite par InterLoire sur un panel de 185 vins rouges de la Loire, les vins contaminés par les Brett sont davantage ceux dont les teneurs en SO2 libre sont faibles et seraient également plutôt d’origine biologique.
Le site Techniloire vient de mettre en ligne les actes du colloque « La Recherche vous parle, édition 2013 » dans lequel un article intitulé « Déviations Brettanomyces dans les vins rouges de Loire » est publié. Cet article présente les principaux résultats d’une étude conduite par le Service Technique d’InterLoire, dans le cadre du suivi aval de la qualité, et qui dresse un état des lieux quant aux déviations organoleptiques, liées aux levures d’altération Brettanomyces, rencontrées sur des vins rouges de la Loire. Tous les vins rouges prélevés lors des sessions du suivi aval de la qualité d’InterLoire depuis décembre 2011 ont fait l’objet d’une analyse chimique systématique. L’étude a donc porté sur 185 vins (des millésimes 2009 et 2010 en majorité) issus de 15 appellations différentes de la Loire, prélevés sur 4 circuits de distribution différents (grande distribution, caviste, grossiste et vente à la propriété).
Le défaut Brett sous-évalué en dégustation
Et les principaux résultats montrent que sur ces 185 vins, 18 vins (soit 9,6%) présentent des concentrations en éthyl-4-phénol (molécule odorante indésirable produite par les Brett dont le seuil de perception est de 500 µg/l) supérieure à 600 µg/l. Les analyses chimiques mettent en évidence que ces vins les plus contaminés sont aussi ceux dont les teneurs en SO2 libre sont les plus faibles. « Moins il y a de SO2 libre dans le vin, plus les teneurs en phénols volatils sont élevées », peut-on lire dans l’article. Autres corrélations établies : les vins ayant les teneurs les plus élevés en éthyl-4-phénol (>1000µg/l) sont plutôt issus de l’agriculture biologique, plutôt commercialisés chez les cavistes, plutôt du millésime 2009 et ne proviennent pas d’une région particulière. L’étude met également en exergue que « le défaut lié à Brett est difficilement identifié par les dégustateurs avec des confusions faites avec les odeurs de réduction notamment ». En effet, seulement 6 des 18 vins « contaminés » sont associés au défaut Brett lors des dégustations. Un constat qui va certainement conduire à mettre en place des formations plus poussée des dégustateurs sur ce défaut.