Phytos : la filière bouge
C’est une avancée qui n’a guère fait de bruit. Les directeurs des différentes interprofessions se sont réunis la semaine du 4 octobre. Et ont, comme de coutume ces derniers temps, abordé le sujet des produits phytosanitaires. "On y va doucement, confie un directeur d’interprofession. Mais nous avons demandé que Vin & Société s’empare de la communication autour des phytos." Ce qui constitue une avancée majeure sur le dossier. « Mais pour cela, il faudrait que les professionnels lui donnent un mandat clair, et que les différents maillons de la filière ne se reposent pas uniquement dessus, prévient Jérôme Agostini, directeur du CNIV. Car un discours positif et éducatif ne sera possible que s’il y a un engagement fiable et sérieux de la filière. » À ce stade, il n’y a eu aucun arbitrage politique sur le sujet. Et la structure n’a pas la capacité logistique pour assumer un tel dossier. Néanmoins, pour Audrey Bourolleau, déléguée générale de Vin & Société, il s’agit bel et bien de l’un des enjeux majeurs de demain pour la filière.
Vers un plan phyto ?
Mais cet aspect communication n’est que la partie émergée de l’iceberg, les directeurs d’interprofessions souhaitant "reprendre l’initiative sur le sujet". De là à envisager la mise en place d’un plan phyto à l’instar du plan dépérissement, il n’y a qu’un pas. Que les professionnels n’avaient pas franchi à l’heure de notre bouclage. « Ça bouillonne, poursuit Jérôme Agostini. Mais nous ne savons pas encore ce qui sortira. Il y a toute une réflexion à avoir, car il faut modifier les pratiques, ce qui aura un impact économique. Il faut donc également travailler à structurer le négoce de façon à ce qu’il joue à armes égales avec la grande distribution, pour mieux valoriser les vins. Il faut également travailler sur de la communication de crise, etc. » Bref, on le sait, le sujet est très vaste. Mais plus vite la filière s’y attellera, plus elle en sortira gagnante.