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Pas d’omerta sur l’environnement
Lors de sa conférence de presse parisienne annuelle, le CIVB (Conseil interprofessionnel des vins de Bordeaux) a souhaité insister sur toutes les mesures mises en place en faveur de l’environnement depuis plusieurs années. Une manière d’expliquer qu’il n’y a pas d’omerta sur le sujet, et que la viticulture girondine n’a pas attendu Cash Investigation pour se remettre en question. « Nous en sommes au huitième forum environnemental, nous investissons depuis plusieurs décennies pour doter les viticulteurs d’outils d’aide à la décision pour diminuer les pesticides, nous développons le système de management environnemental, nous avons réalisé le bilan carbone de la filière en 2008 et les IFT (Indices de fréquence de traitement) suivent une tendance baissière », a ainsi énuméré Bernard Farges, président de l’interprofession. Le département a également été le premier de France à se doter d’un arrêté préfectoral encadrant les usages des pesticides. Et celui de 2016, actuellement en consultation publique, est le plus restrictif de l’Hexagone.
Des aides à la recherche de nouveaux pulvés
Et la filière ne souhaite pas en rester là. « Les pulvérisateurs actuels ne nous satisfont pas, poursuit Bernard Farges. Nous sommes donc en discussion au niveau de la Région, pour investir dans la recherche de nouveaux outils de pulvérisation. Car c’est un enjeu majeur tant pour les Charentes que pour le Bordelais. »
Des évolutions à venir au niveau national
Au niveau national, une réflexion est en cours pour que les AOC puissent inscrire dans leurs cahiers de charges qu’une petite partie du vignoble (3 à 4 %) puisse utiliser des variétés non inscrites dans le cahier des charges, sous réserve d’être inscrites au catalogue. « Nous souhaitons faire bouger les lignes d’ici quelques semaines », assure Bernard Farges. La filière pourrait ainsi expérimenter des variétés résistantes en AOC.
Enfin, sur le dossier des équipements de protection individuels, la production s’est entretenue, une fois de plus, avec le ministère de l’Agriculture. « Si les firmes demandent un port de vêtement de protection au-delà du délai de ré-entrée, nous voulons soit un allongement du délai de ré-entrée, soit que le produit soit retiré du marché. Le ministère nous a bien entendus, nous sommes confiants », estime le président.