« Il faut s’adapter aux consommateurs » Joël Boueilh, président de la Coopération agricole-Vignerons coopérateurs
Le président des coopératives viticoles tenait une conférence de presse de rentrée ce 24 janvier. Au menu : les revendications de la filière et pistes de sortie de crise.
Le président des coopératives viticoles tenait une conférence de presse de rentrée ce 24 janvier. Au menu : les revendications de la filière et pistes de sortie de crise.
« Nous sommes à l’unisson des débats, discussions et demandes portés par la filière, pour trouver des solutions face à la crise qui s’impose à nous, a introduit Joël Boueilh, président de la Coopération agricole-Vignerons coopérateurs, lors de sa traditionnelle conférence de presse de janvier. Bordeaux a été précurseur dans l’annonce du marasme, mais la situation de crise ne se réduit pas à Bordeaux. Il y a des problèmes dans le sud de la France en général, surtout sur les cépages rouges. Il y a des tensions sur les rouges et les rosés, mais paradoxalement, le sud est plutôt en carence de blancs. »
Quatre demandes d’aides au ministre
Pour faire face à cette situation, la coopération viticole va soutenir quatre demandes auprès du ministre de l’Agriculture jeudi 26 janvier, afin de répondre à la situation de crise conjoncturelle : l’arrachage temporaire avec un abondement de l’État, la distillation pour certaines cuvées qui ne sont plus marchandes, l’aide au stockage et l’allongement du délai de remboursement des PGE contractés lors du Covid. « Il va falloir que des aides arrivent car les gens sont pris à la gorge » a-t-il prévenu.
S’adapter à la demande et miser sur l’export
Parallèlement à cela, « le vignoble doit s’adapter aux attentes des consommateurs », a martelé le président. Qui sont nos clients, quand consomment-ils nos produits, où et comment ; telles sont selon lui les questions que tous les producteurs devraient se poser, afin de créer des vins adaptés à ces attentes. Sans cette réflexion, une crise à long terme semble inéluctable.
De plus, le marché national étant en berne, l’export apparaît comme étant plus que jamais indispensable « Depuis 2000, la France a divisé par deux les volumes de vin exporté ! » s’est insurgé Joël Boueilh. Pour favoriser cet export, l’émergence de marques fortes et d’acteurs structurés semble être une voie à explorer. « Mais nous allons demander un soutien des pouvoirs publics, rapporte-t-il, car nous allons devoir investir. Les aides de promotion vers les pays tiers ne correspondent pas à ce besoin. »