Les Vignerons coopérateurs mobilisés sur l’équilibre entre économie et transitions
Sans que ce soit le thème explicite du 49e congrès des Vignerons coopérateurs de France, organisé à Sète, la nécessité de concilier l’économie et les transitions environnementales a été une requête omniprésente au fil des différentes interventions.
Sans que ce soit le thème explicite du 49e congrès des Vignerons coopérateurs de France, organisé à Sète, la nécessité de concilier l’économie et les transitions environnementales a été une requête omniprésente au fil des différentes interventions.
Lors du congrès annuel des Vignerons coopérateurs de France, organisé du 29 juin au 1er juillet, à Sète, dans l’Hérault, l’absolue nécessité de faire coïncider la réalité économique et les transitions environnementales s’est imposée comme un combat prioritaire.
En dressant le panorama des enjeux réglementaires européens, Luc Vernet, pour le Wine Institute, a rappelé les résultats préoccupants d’études d’impact de la stratégie européenne de la Ferme à la table (Farm to Fork). Réalisées avant la guerre en Ukraine, certaines projettent une possible hausse des prix agricoles de 10 %, une chute des revenus agricoles de 15 %, le tout pour, selon les scénarios, une réduction marginale voir une augmentation des émissions de CO2.
Les ambitions environnementales européennes en question
Le conflit ukrainien ayant remis la souveraineté alimentaire au premier plan, le consensus européen qui s’était établi sur la stratégie verte européenne s’est fissuré et un nouvel équilibre est à trouver.
Quelle option l’emportera entre la volonté d’accélérer l’atteinte des objectifs verts face aux signes toujours plus nombreux du changement climatique, ou celle de faire une pause face au nouveau contexte géopolitique, s’est interrogé Luc Vernet. « On a besoin d’une vision d’avenir partagée qui embarque une majorité », a-t-il souligné.
De son côté Irène Tolleret, députée européenne, a estimé qu’il fallait « faire la politique Farm to Fork mais pas au détriment de l’économie des exploitations ». « La proposition de la Commission européenne de réduire les pesticides de 50 % va être amendée par le Parlement européen, et pas qu’un peu », a-t-elle promis.
La coopération unie pour faire front commun
S’unir pour faire évoluer les réglementations et pour investir a été pointé comme une nécessité absolue. « Il faut du matériel, mais aussi de la matière grise. Mutualiser nous permet d’y avoir accès », a lancé Ludovic Roux, président des Vignerons coopérateurs d’Occitanie, en soulignant la modernité du modèle coopératif.
Face aux enjeux, les Vignerons coopérateurs ont appelé à une union nationale de la filière mais aussi à l’échelon européen, grâce à la plateforme mise en place avec les coopérations viticoles italiennes et espagnoles. « Il est important de débattre ensemble des sujets qui impactent le secteur », a ainsi déclaré Fernando Ezquerro, président des caves espagnoles. « Seule l’union nous permettra de proposer des alternatives crédibles en parlant d’une seule voix », a plaidé Joël Boueilh, président des Vignerons coopérateurs de France. Il a notamment fustigé ceux qui opposent les modèles bio et HVE, pointant la cohabitation pacifique des deux démarches au sein du monde coopératif.