En 2023, la production mondiale de vin au plus bas depuis 1961
L’Organisation internationale de la vigne et du vin (OIV) a présenté son rapport sur la production et la consommation mondiale de vin portant sur l’année 2023. La baisse de la production coïncide avec la baisse de la consommation.
L’Organisation internationale de la vigne et du vin (OIV) a présenté son rapport sur la production et la consommation mondiale de vin portant sur l’année 2023. La baisse de la production coïncide avec la baisse de la consommation.
Avec 237,3 millions d’hectolitres, la production mondiale de vin a atteint en 2023 son plus bas niveau depuis 1961, selon les données de l’Organisation internationale de la vigne et du vin (OIV) communiquées le 25 avril 2024. Elle recule de 10 % par rapport à 2022.
La France, exception mondiale
Parmi les dix premiers producteurs mondiaux de vin, la France se distingue avec une progression de sa production de 4 %. Une exception partagée avec les Etats-Unis (+ 9 %) et le Portugal (+ 10 %). Compte-tenu des fortes baisses enregistrées en Italie (- 23 %) et en Espagne (- 21 %), la France est largement en tête de la production mondiale. Avec 48 millions d’hectolitres, elle devance l’Italie de 10 millions d’hectolitres et l’Espagne de 20 millions d’hectolitres. Ces trois pays totalisent 48 % de la production mondiale en 2023.
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Autre indicateur à la baisse, la surface du vignoble mondial. Elle diminue depuis 2020. Elle s’est encore réduite de 0,5 % en 2023 pour atteindre 7,2 millions d’hectares. Le phénomène s’observe dans les deux hémisphères.
La consommation mondiale de vin en retrait de 2,6 %
La consommation mondiale de vin a encore reculé de 2,6 % en 2023. Avec 221 millions d’hectolitres, elle est à son plus bas niveau depuis 1996. La tendance baissière s’observe depuis 2018 (hors période Covid). La consommation en Chine, en chute de 25 % en 2023, a un fort impact.
« Il est difficile de prédire l’évolution de la consommation », a admis John Barker, directeur général de l’OIV, en mentionnant les facteurs multiples entre causes géopolitiques et économiques, changement générationnel ou encore évolution des styles de vie.
Mais à court terme, il identifie l’inflation comme le facteur dominant car elle accroit les coûts de production et de distribution tout en augmentant les prix aux consommateurs alors que leur pouvoir d’achat diminue. Il perçoit donc comme encourageant le ralentissement de l’inflation en 2024.
Un marché mondial plus équilibré
Face à la baisse de la consommation et de la production, John Barker entrevoit la perspective d’un marché plus équilibré. « La différence entre production et consommation est estimée à 16,1 millions d’hectolitres (écart en baisse de 54 % par rapport à 2022). Considérant que chaque année entre 25 et 35 millions d’hectolitres de la production mondiale sont destinés à des usages industriels, le bas volume de production de 2023 est susceptible d’apporter de l’équilibre au marché mondial », avance l’OIV.
Le vin reste un produit fortement mondialisé
45 % des vins consommés dans le monde ont franchi une frontière en 2023. Même si le taux est en baisse, il reste très élevé.
Les échanges 2023 illustrent toutefois l’impact de la crise et des évolutions de la consommation. Les exportations mondiales de vin ont baissé en volume pour atteindre 99 millions d’hectolitres (- 6,3 % par rapport à 2022). Elles ont également reculé en valeur (-4,7 % par rapport à 2022) mais elles représentent tout de même le deuxième record en valeur en 23 ans, avec 36 milliards d’euros.
Une valorisation des vins poussée par l’inflation
Un litre de vin exporté se valorise en moyenne à 3,62 € le litre, soit une progression de 2 % par rapport à 2022. Une valorisation toutefois largement liée à l’inflation et variable selon les pays.
« L’effervescent est la catégorie la plus résiliente dans le monde du vin », constate John Barker. Si le volume des exportations d’effervescents recule de 4 % en 2023, la valeur gagne 1 % alors qu’elle est stable pour les BIB, diminue de 6 % pour les vins tranquilles en bouteilles (moins de 2 litres) et de 10 % pour le vrac (plus de 10 litres).