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Distribution
Longue vie aux circuits courts

Le circuit court aurait de beaux jours devant lui. Surtout si au-delà du schéma traditionnel de vente au caveau, les vignerons misent sur la créativité pour trouver de nouvelles formes de ventes

Le circuit court serait le seul secteur de la distribution en progression selon ERF Conseil
Le circuit court serait le seul secteur de la distribution en progression selon ERF Conseil
© P. Cronenberger

 

« En matière de circuits courts de commercialisation des vins, on est dans la pure innovation. Certes, pour l'heure, ce mode de distribution avec ses ventes au chai ou au caveau est encore très traditionnel mais tout reste à construire », estime Yann Chabin, maître de conférences en sciences de gestion. Et beaucoup s'accordent à penser que ces circuits courts ont de beaux jours devant eux. Michel Barnier, alors ministre de l'Agriculture, a d'ailleurs voulu donner un coup de pouce à ce mode de commercialisation en  lançant en avril dernier, un plan pour le développer et ce, pour tous les produits agricoles. « les circuits courts, qui recréent du lien entre les consommateurs et les agriculteurs, contribuent au développement d'une agriculture durable et d'une consommation responsable. Ils recèlent un potentiel de développement important permettant de mieux valoriser les productions, de créer des emplois et de mettre en place une nouvelle « gouvernance alimentaire » à l'échelle des territoires », avait-il déclaré à l'annonce de ce plan. Les DRAF (Direction régionales de l'alimentation, de l'agriculture et de la forêt) devant mettre en œuvre pour la fin de cette année la déclinaison régionale des 14 mesures contenues dans ce plan.

Selon Emmanuelle Rouzet, d'ERF Conseils, ce secteur de la distribution serait en forte augmentation, représentant 4 à 6 % des ventes mais serait le seul à progresser, la grande distribution restant bien entendu majoritaire (environ 75 % des ventes) mais stable. « Mais le marché reste difficile à estimer », indique Bernard Mondy, économiste à l'ENFA (Ecole nationale de formation agronomique). « Et ce, d'autant plus que la définition du circuit court par rapport au circuit long de commercialisation a changé. Il n'est plus si rare d'avoir un client fidèle basé à Berlin qui passera commande auprès d'un vigneron par internet ». Le circuit court n'étant plus forcément un circuit de proximité, constate également Yann Chabin. « Car cette notion de circuit court fonctionne aussi dans le cadre de la mondialisation. Ce qui ne peut manquer de surprendre. Des importateurs de vin à l'autre bout du monde veulent connaître le terroir d'où vient le vin qu'ils vont commercialiser, qui en est le producteur, quelle est son histoire. Le circuit court porte en lui une dimension symbolique. Il donne à palper tout ce que peut recéler une bouteille de vin, dans tous ses aspects non-marchands et permet au consommateur de se dire : un jour, si j'en ai la possibilité, je pourrai aller sur place et rencontrer ce vigneron ».

Cette recherche de complicité de la part du consommateur avec le vigneron est sans aucun doute un des leviers du marketing à actionner en matière de circuit court. « Et ce, d'autant plus que la grande distribution perd de son crédit auprès de certains consommateurs qui découvrent, parfois avec effarement, le fonctionnement de son modèle économique. Il y a aussi cette frange de consommateurs engagée dans une mouvance de durabilité qui recherche avant tout une consommation de proximité. Avec le risque toutefois d'un repli sur soi », estime encore Yann Chabin. Côté producteurs, y compris pour des coopératives, l'accroissement de la marge par la suppression des intermédiaires est forcément un argument tentant pour se lancer dans ce type de distribution. D'autant plus, note Bernard Mondy, que la création de ce lien quasi charnel entre vendeur et acheteur, la recherche par ce dernier d'une garantie de qualité ou de sécurité peut aussi augmenter son acceptation à payer plus. « La marge générée en circuit court est souvent inversement proportionnelle au volume vendu en circuit long », rappelle encore Yann Chabin.

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