Les vignobles d’altitude, une solution d’avenir face au changement climatique
Pierre Leclerc, ancien directeur du comité économique des vins du Sud-Est, soutient que le vignoble d’altitude est l’une des solutions face au changement climatique. Il est parti à la rencontre de 60 domaines à plus de 400 mètres d’altitude sur l’arc méditerranéen français.
Pierre Leclerc, ancien directeur du comité économique des vins du Sud-Est, soutient que le vignoble d’altitude est l’une des solutions face au changement climatique. Il est parti à la rencontre de 60 domaines à plus de 400 mètres d’altitude sur l’arc méditerranéen français.
« Pour l’adaptation au changement climatique, la solution de planter en altitude reste écartée par la profession alors que les retours d’expérience, aujourd’hui empiriques, montrent de bons résultats », souligne Pierre Leclerc, ancien directeur du comité économique des vins du Sud-Est. Il souhaiterait le lancement d’une grande étude nationale comme celle conduite dans la vallée de l’Adige en Italie, où chaque parcelle est scrutée à la loupe (ensoleillement, indice Huglin…). En attendant, il a créé un groupe de réflexion sur le sujet.
« Face à cette absence de données scientifiques, nous sommes partis à la rencontre de 60 exploitations d’altitude dans l’ensemble de l’arc méditerranéen où le changement climatique sera un des plus radicaux au monde selon le GIEC », explique-t-il. Le groupe de réflexion a découvert l’existence de trente exploitations qui avaient plus de 20 ans et autant plantées plus récemment par tous types d’investisseurs, des grands groupes comme de jeunes écologistes, « convaincus qu’ils bâtissent les vignobles de l’avenir ».
Des initiatives se multiplient par grappe dans un rayon de 15 km
Premier enseignement, aucune de ces exploitations ne semble avoir abandonné de vigne. « Ensuite, nous constatons l’extrême discrétion de ces viticulteurs dont plusieurs donnent l’impression d’avoir trouvé le bon coin à champignon à garder secret. Enfin, nous voyons qu’autour d’une première exploitation, les initiatives se multiplient par grappe dans un rayon de 15 km, que ce soit dans le nord de l’Ardèche, le Conflent des Pyrénées-Orientales ou dans les Hautes-Alpes. Dans ce dernier département, la coopérative des Hautes Vignes à Valserres que l’on voyait condamnée au siècle dernier, voit son parcellaire s’étendre. Les cépages rhodaniens, bourguignons et locaux (le mollard) donnent tous de très bons résultats ».
Pierre Leclerc est allé à la rencontre de gros investisseurs qui misent sur les plateaux d’altitude de la Sainte-Victoire et du Haut-Var. « Dans le nord de l’Ardèche, nous avons recensé 9 domaines nés en vingt-cinq ans sur une zone où la vigne avait disparu. Forts des premiers succès dans la vallée de l’Adige au-dessus de 400 mètres, certains repèrent les parcelles propres à la plantation de chardonnay jusqu’à 800 mètres », reprend Pierre Leclerc.