Les ventes de vin de bourgogne décrochent en grande distribution
Conséquences du faible volume 2021, mais aussi de la tension sur le pouvoir d’achat, les chiffres de vente de vins de Bourgogne en grande distribution sont en recul sur les 8 premiers mois de l’année. Une situation inédite qui se conjugue avec un bas niveau de stocks.
Conséquences du faible volume 2021, mais aussi de la tension sur le pouvoir d’achat, les chiffres de vente de vins de Bourgogne en grande distribution sont en recul sur les 8 premiers mois de l’année. Une situation inédite qui se conjugue avec un bas niveau de stocks.
Lors de sa conférence de presse de rentrée du 21 septembre, le Bureau interprofessionnel des vins de Bourgogne (BIVB) a fait le point sur les chiffres de vente depuis le début de l'année. Sur les 8 premiers mois de l’année, les ventes de vins tranquilles marquent le pas en grande distribution avec un recul de 25,2 % en volume et de 16,7 % en chiffre d’affaires. « C’est une situation étonnante car la Bourgogne faisait exception jusque-là », pointe Laurent Delaunay, président délégué du BIVB. L'évolution est plus favorable sur le marché des effervescents : les crémants de bourgogne enregistrent un recul de seulement 0,5% en volume et une progression de 2,2% en valeur.
Le décrochage date d’avril 2022, note le BIVB. Manque de volumes disponibles pour la grande distribution, hausse mécanique des prix et arbitrages des consommateurs face à l’inflation qui réduit leur pouvoir d’achat sont les principales causes identifiées.
« On savait que ça allait arriver », admet Laurent Delaunay. Dans l’immédiat, l’interprofession se satisfait des bons échos sur les ventes en restauration, motivées par l’effet post-Covid et par le restockage.
Un coup de frein sur le volume des exportations
Côté export, si un phénomène de décrochage se mesure également, après trois années record, il affecte uniquement le volume. Sur les 6 premiers mois de l’année, les ventes à l’export en volume sont en baisse de 10,6 % par rapport à 2021 mais bondissent de 12,4 % en chiffre d’affaires.
Ce décalage volume/valeur se constate sur les quatre premiers marchés : États-Unis, Royaume-Uni, Canada, Japon. En Belgique et au Pays-Bas, les ventes affichent un recul en volume et en valeur, toujours sur cette même période. Mais certaines destinations sont en croissance en volume et valeur comme la Suède (respectivement +3,5 % et + 24,7 %). Ce pays est désormais le 6e marché à l’export.
Des stocks très sollicités pour répondre à la demande
Face au volume 2021 en berne, la Bourgogne a puisé dans ses stocks, particulièrement de vins en bouteille, pour approvisionner ses marchés. Si le volume récolté en 2021 a chuté de 30 % en moyenne par rapport aux 5 dernières récoltes, les sorties de propriété de la campagne 2021-2022 n’ont baissées que de 15 % par rapport aux 5 dernières campagnes, expose le BIVB. Les sorties de propriété en bouteilles ont même augmenté de 10 %, amortissant partiellement le recul de 30 % des sorties en vrac.
C’est donc avec un grand soulagement que l’interprofession accueille le millésime 2022 annoncé comme qualitatif et « généreux ». Les ODG Chablis, Bourgogne, Mâcon et Hautes Côtes de Beaune vont même demander à dépasser le rendement butoir de leurs cahiers des charges.
« Nous pensons qu’il faudra deux années pour retrouver un équilibre de marché et partir en reconquête », prédit Laurent Delaunay… en espérant un millésime 2023 sans aléas.