Les traitements par hélicoptère vivent leurs derniers instants
Un projet de décret visant à encadrer les dérogations de traitement par hélicoptère pourrait mettre un point final à une pratique interdite par une directive européenne datant de 2009.
Les traitements par hélicoptère sont réduits à peau de chagrin en France depuis qu’une directive européenne de 2009 (reprise par le Grenelle 2) pose le principe de leur interdiction tout en y associant la possibilité d’y déroger dans certains cas particuliers et sous conditions. Un projet de décret encadrant ces dérogations pourrait bien mettre un point final à la pratique puisqu’il prévoit leur interdiction pure et simple à partir du 31 décembre 2015.
Rocambolesque
L’interdiction est déjà presque de mise. Ainsi, en côte rotie, les traitements aériens ont été stoppés suite au blocage mystérieux de l’homologation de produits phytosanitaires (ces derniers doivent obtenir une homologation spécifique à ce mode de traitement). « Nous avons déposé un dossier d’homologation en 2012, l’Anses l’a validé », indique Gilles Barge (1). Mais stupeur : en 2013, à la veille de traiter, il s’aperçoit qu’il manque une signature du ministère de l’Agriculture. Selon lui, cette signature n’a toujours pas été apposée un an après. L’incompréhension est d’autant plus forte que la demande d’homologation concerne des produits bio (hélio cuivre et hélio soufre). Gilles Barge estime qu’il faut trente hommes armés de pulvérisateurs à dos pour traiter la même surface sur la même durée que l’hélicoptère. « Avec les équipements de protection et masque, sous quarante degrés, c’est très difficile à supporter. » La tentation risque d’être forte de faire l’impasse et au final c’est l’homme qui pourrait être la première victime de cette mesure de protection de l’environnement. En 2013, seuls 2 131 hectares de vignes ont été traités par voie aérienne, soit à peine 0,2 % des vignes françaises… Pas sûr que l’interdiction ait un réel effet environnemental !
(1) Président de l’odg côte rotie.